mercredi 20 février 2013

Québec, jour 1, suite



Un bel immeuble non loin du Fleuve


Ce qu'il y a de pire, en voyage, ce sont nos compatriotes. Bon dieu, mais qu'ai-je donc fait au Ciel pour mériter ça ! Tandis que je guette, avec assez d'appréhension, le moment où l'avion va descendre et percer les nuages, par ce que je peux voir depuis le hublot de mes voisins, je ne puis faire autrement que d'entendre la conversation d'un groupe devant moi, qui parle haut et qui se raconte. Déjà habillés en « sportifs », forfait au cou au bout d'un petit cordon, étiquetés comme leurs bagages, des citadins friqués s'en vont au ski dans les Chic-Choc. Ça fait plus chic que de revenir de Savoie, à présent que les sports d'hiver se démocratisent un peu.

Et là, je m'offre un petit remake des « bronzés font du ski ». Et vas-y que j'essaie d'épater l'aut'gars en racontant mes exploits, en lorgnant du coin de l'oeil si y aurait pas des fois une belle nana qui regarde – ces gars-là feraient du charme à une vache laitière. Et vas-y que je raconte ousque je suis allé skier, quelles pentes j'ai « fait » sur la planète....Oh my God. Consternants de fadeur et de platitude.

Je soupire et je prends mon mal en patience – et je me revisse Lavilliers aux oreilles, c'est une mesure de sauvegarde d'urgence. L'avion commence à descendre, et j'ai d'un coup l'impression que mon nombril, fixé à ma colonne vertébrale, s'est pris d'une affection subite pour la cuirette du fauteuil, et veut s'en aller la rejoindre. Absolument désagréable, surtout que mes oreilles en prennent un coup aussi. J'ai l'oeil sur le hublot de mes voisins, parce que l'avion perce les nuages. Une ultime déchirure : et voilà que soudain je vois la terre.

Merde.

L'Amérique.

Le Québec.

Cette fois, ça y est, j'y suis ! Tout un océan me sépare des miens, et l'avion va bientôt se poser, et je vais enfin rencontrer mes amis.

Puis ma vue se brouille, parce que je pleure. L'émotion m'étreint comme une grosse déferlante, me roule, me noie, me suffoque. J'y suis, bordel, j'y suis ! Je me le répète en boucle, parce que quelque chose dans mon intellect a du mal à s'y faire, malgré le témoignage de mes sens. J'ai fait ça. J'ai traversé un océan et j'ai changé de continent. Avec l'aide de tous mes amis, j'ai fait ça.

J'éteins mon baladeur, parce qu'une autre voix venue du passé a recouvert la voix de Lavilliers : Beau Dommage, chantant «  Montréal ». Cette chanson, que j'écoutais gamine dans mon quartier de ma petite ville berrichonne, si dissemblable, cette chanson qui me démarquait déjà de mes copains qui ne juraient que par New-York, ne quittera plus mon esprit pendant des jours, me revenant à chaque instant de tranquillité, lancinante, insidieuse.

Je n'imaginais pas que cela aurait lieu ainsi, de cette manière, mais j'ai toujours su, depuis l'enfance, qu'un jour ou l'autre je verrais Montréal. C'était elle, mon Amérique à moi, à cause de Félix Leclerc, de Gilles Vigneault et de Beau Dommage. Cette ville et moi, nous nous attendions depuis si longtemps...J'allais dire : «  Ce pays et moi », car pour nous autres chez moi, le Québec était déjà un pays. C'est si peu « fédéral », la France, qu'on ne voyait même 
plus le Canada qui l'entourait. Comme s'il s'agissait d'un voisin, quoi, avec ses bons et ses mauvais côtés..... Mais le Québec, mais Montréal, ça, c'était tangible, c'était vrai, ça existait quelque part en face, et l'été en Bretagne on regardait l'horizon, le soir, en pensant aux bateaux qui partirent...

Et m'y voilà.

La promesse a été tenue, par-delà l'océan des mains se sont tendues, et je viens, je viens à vous, ô mes amis lointains, ô vous que j'espérais depuis les soirs d'enfance...

Aussi, comme il y a de quoi chialer, je chiale. Puis je me mouche, avant d'inquiéter le personnel de bord, qui pourrait croire que l'atterrissage et ses risques potentiels sont en train de me perturber.

J'ai le palpitant emballé comme un cheval fou, par contre.

L'avion a touché le sol, sans heurts notoires, puis il a ralenti, puis il s'est immobilisé, et maintenant, nonobstant encore quelques contrôles d'entrée, c'est le grand moment de la rencontre. Je me lève, sac à l'épaule, et me dirige vers la sortie.

Là, bêtement, je repense à mes soirs d'enfance : tous installés devant la télévision en noir et blanc, le samedi soir, pour l'émission hebdomadaire de variétés, le « spécial Gilles Vigneault », et mes parents chantant tous deux le refrain de « Gens du pays », et ma voix acide de petite fille essayant de les joindre....j'ai le refrain en tête, en quittant l'avion, en marchant vers les premiers contrôles ; sur moi, je porte encore le gilet de mon père, le dernier qu'il porta. Mon père et ses sempiternels gilets de tricot, fermés d'une fermeture éclair (super-confortables ! Et qui sentaient bon le papa...), et c'est sa voix et celle de ma mère qui me reviennent. «  Gens du pays »....Ah, c'est si vrai !

C'est en chantonnant tout bas la chanson, que je foule ce sol pour la première fois de ma vie. J'ai chanté cette chanson, durant toutes ces années, sans même savoir que c'était l'hymne du Québec – je ne le sais que depuis que j'ai Internet, à savoir, avril 2009.

Premier contrôle, tout va bien. Deuxième contrôle, tout va bien. Office d'Immigration, je reçois un n° d'attente pour passer devant le préposé. 38 personnes à passer avant moi, autant dire une heure d'attente. Je pense à Yvon et France, qui m'attendent, et doivent se barber à cent sous de l'heure. Enfin mon tour, je me lève et vais répondre aux questions du fonctionnaire des Douanes, c'est rapide et je pars à la recherche de ma valise, que je récupère sans trop de peine. Encore un contrôle. Là, ça se gâte. On me dirige vers une autre file d'attente. En regardant mieux ma carte de débarquement, je me rends compte que j'ai coché une mauvaise case ( parce que l'avion descendait, j'étais mal attentive), et que du coup je vais passer à l'examen des bagages ! Petite émotion, et je me fais du souci pour France et Yvon, qui doivent se ronger le moignon en se demandant ce qui se passe, et doivent fouiller l'aéroport à la recherche d'une française en perdition.

Discussion avec le préposé des douanes, j'explique l'affaire bien poliment, examen des bagages, la personne est précise, polie, agréable et courtoise. ( Ce monsieur me dira même, lorsque je m'excuserai de mon erreur et de la perte de temps occasionnée, que «  ça lui aura donné au moins le plaisir de me rencontrer », wouahouuuh !). C'est vite réglé. Même ce que j'apporte pour El Diablo passe comme une lettre à la poste : pourtant, c'est de l'argile, c'est de l'ocre, donc de la terre, donc interdit ( rapport aux transmissions possibles de bactéries et champignons), mais qui peut le savoir sans l'avoir appris ? Heureusement, on l'a séchée au four, l'argile, donc j'ai à peu près bonne conscience : des microbes cuits, c'est des microbes morts, s'pas.... Je dis au gentil préposé que ce sont des pigments naturels pour une amie peintre «  qui expose sur Papineau » (pourvu que ça paraisse assez chic ! et pis c'est vrai, non ?), DONC je ne mens pas, et ne dissimule rien ( mais je compte quand même sur une lacune éducative...). Ce n'est quand même pas de ma faute, à moi, si la personne ignore que les pigments naturels sont des terres, hein. Je ne suis pas payée pour lui faire son éducation, s'pas, le Canada s'y est employé bien avant moi. Un dernier grand sourire au monsieur, et je file sans demander mon reste, bagages proprement remballés. J'ai un fou rire nerveux passé le coin du couloir, qui me remets d'aplomb.

Enfin, le hall. Je guette parmi tous les visages, tout le monde est sorti déjà, et je ne vois personne qui semble m'attendre. Par contre, je vois les portes de sortie, et je décide de m'octroyer, ENFIN, la cigarette que j'attends depuis déjà trop longtemps. Et puis, on crève de chaud, là-dedans.

Dehors le froid vif fait du bien. Sa morsure est agréable après ce trop long confinement. Je respire à pleins poumons, je bois l'air comme pour m'en nourrir. La première bouffée de ma cigarette est comme une ivresse, qui me tourne la tête et ramollit les jambes. Accotée au vitrage, je fume avec volupté.

Bon, c'est pas tout ça, va falloir dégoter mes deux récupérateurs. J'espère qu'ils vont me reconnaître, parce que moi, heuuuu.....comment dire, hein ? Je compte beaucoup sur l'image de mon avatar Facebook, scotchée sur chaque face de ma valise rouge, pour les aider à me retrouver.

Je rentre dans le hall, et je le traverse, lentement, cherchant du regard si un regard accrocherait le mien.....

Voilà que dans l'espace vide au centre du hall, un homme s'avance, sourire immense et bras grands ouverts, un bel homme aux yeux magnifiques étirés vers les tempes, Yvon, enfin ! Ma première impression fut de me dire : « ce gars-là est danseur » - sa façon d'occuper un espace me le crie. Plus tard en discutant j'apprendrais qu'en effet, il le fut – ça se voit au premier regard, il ne saurait le cacher à qui sait voir. Me voilà dans ses bras, je suis très émue, et l'amitié que nous nous portions de loin, pudique et réservée, éclôt, mûrit et éclate en cet instant. Yvon, tel que je le savais être, d'aussi loin, tel que je savais qu'il serait. Je le serre dans mes bras, parce que je suis heureuse et pleine de gratitude. Yvon est une promesse tenue, un des Amis que je savais avoir ici, quasi le premier, avec Yvan et Venise et Marsi. Et ce n'était que la première des promesses tenues.....mes amis sont vrais, vrais de vrais, et tels que je les devinais, ils sont. Je n'avais pas d'appareil photo en main, à cet instant, mais je sais que je reverrai, toute ma vie, Yvon surgissant devant moi, bras grands ouverts, dans ce hall de P.E. Trudeau.

Il me mène à France, restée à une table du bar où ils tâchaient de tuer l'attente. Bon dieu, la belle femme ! Je la regarde, et je m'extasie. France est une personne solide, franche, sensible, directe, bourrée d'humour et d'une générosité simple et belle qui s'offre naturellement. France est la bonne surprise que j'ai plaisir à découvrir. Et belle, je vous le répète. Je suis heureuse, je sais que tout sera parfait.

Nous partons pour aller chez elle, manger un brin. Quelle surprise ! L'autoroute est fluide ! Les voitures, les bâtiments, toute la place qu'il y a, tout me dit que je suis en Amérique. Je viens de faire connaissance avec les ceintures de sécurité des autos québécoises, et je vous jure une chose : aucun enfant n'est en danger, sanglé dans ces voitures ! Cette foutue ceinture me plaque instantanément, bloquée, au dossier de mon siège, et je ne sais pas si c'est à cause de mon poids ou quoi, mais même en essayant de me pencher doucement en avant, ça ne suit pas, je reste bloquée. Durant tout mon séjour, je vais pester contre ces harnais incommodes, et tricher avec du mieux que je pourrais, afin de garder un minimum d'autonomie de mouvement sur mon siège.

France aborde avec le plus grand sérieux l'échangeur Turcot , après avoir jeté un regard torve à Yvon, qui, derrière, prophétise d'effroyables catastrophes sanglantes, tandis que je rigole à plein gosier. Cette infra structure mériterait de prendre sa retraite au plus vite. Ne l'aborder qu'avec la plus intense circonspection ! 

Franche gaieté en rejoignant l'échangeur Turcot (il a mon âge, ce vénérable échangeur, et je vous prie de croire que ça se voit ! ), ce machin délirant qui tombe en ruines. On passe ou on casse ? Et, bon sang, c'est vrai que ça roule sur ces autoroutes ! Rien à voir avec le grouillement parisien !!!

En y allant, nous nous arrêtons prendre une marche le long du fleuve, le froid cingle mais j'ai la surprise de le trouver très endurable. C'est la bonne heure, l'heure bleue du soir, le ciel s'enflamme et je contemple, bouche bée, cette eau glacée recouverte de neige, ces herbes folles aux longs plumets touchés de vent.

Première vision du Saint-Laurent, ou Magtogoek, " Le Chemin qui Marche".


France loge dans un magnifique appartement, décoré de leurs œuvres, à son ami Roch et à elle. J'aime ce qu'ils font, c'est beau : vivant, coloré, (Roch), stylé et élégant, bien équilibré (France). Voilà aussi les deux chiens, doux et très bien élevés, un chat adorable et accueillant (élevé à l'engrais, ma parole, nos chats français sont ridicules à côté ?!), et nous passons là, avec Yvon, une soirée comme on en vit peu. Je me gave de cretons (c'est bon ça !), mais je suis vite rassasiée. Il y avait des tas de bonnes choses sur la table, et France est bonne cuisinière, mais j'ai mangé tellement de choses depuis ce premier jour, que j'ai besoin de la mémoire de mes amis pour compléter ce premier souper ! Je me souviens juste de nos rires, et que nous étions bien.


Prototype de l'homme heureux, quand il a eu un bon repas et passe une bonne soirée : Yvon, rayonnant de bien-être.


( A suivre....)



42 commentaires:

  1. Wow... C'est comme si on y était... encore ! Au menu ce soir-là : badineries de toutes sortes et sans prétention. Un lunch improvisé qui ne devait pas avoir lieu. Et puis soirée philosophie passionnée et passionnante ! Des purs délices !

    D'agréables découvertes en très agréables découvertes, de l'une et des autres, c'était délicieux !

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    1. C'était une si bonne soirée ! des comme j'aime, à papoter en grignotant, dans un bon vieux show de boucane. ;-)

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  2. wow quel récit ! Il y a de longues herbes dont je ne connais pas le nom et aussi des quenouilles sur le bord de l'eau. Ça c'est bien pour les gornouilles.

    Et El est maintenant en possession d'ocre des Ocreries ! Wow,,,,elle pourra peindre avec cette substance ? J'ai bien hâte de voir ça.

    J'ai hâte à la suite. Hélas je ne peux t'aider pour décrire ce que tu as mangé :))

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    1. Pas sûre qu'elle en ait assez pour les grandes surfaces qu'elle pratique, mais bon, y en a un peu. Mais j'ai eu chaud en passant la douane ! :D

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    2. C'est le cadeau ultime avec des roches des Ocreries. J'aime les roches et oui. J'ai un petit magasin de peinture, vont ben trouver avec quoi étirer le pigment. C'est un plaisir à lire comme toujours.

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    3. Oh, tu vas trouver toutes les réponses en ligne, je pense....ça peut se faire au blanc d'oeuf, à l'huile...ça vaut le coup d'essayer ! sers-toi de l'argile du petit sac, et repasse-la au pilon, une fois séchée naturellement ! (sinon ça fait une texture granuleuse). Tu vas bien trouver ça !

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  3. Bien sûr... à suivre. On te suit, vrai ! Je rencontre France et comprend maintenant pourquoi tu connaissais l'échangeur Turcot. Rien ne t'échappe de toutes manières.

    Pour le douanier, eh bien je l'embrasserais sur les deux joues de t'avoir si bien accueillie.

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    1. Un douanier très affable, Venise, quand à l'échangeur Turcot....c'est une légende vivante du Québec ! :)

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  4. Anne, tu devrais partir plus souvent, parce que
    ça te fais écrire plus longuement et que moi je te lirais bien plus souvent. Tu ne me fais pas que rire mais presque bien pleurer intérieurement avec tes souvenirs du pap' et ta joie de t'y retrouver enfin à Montréal.

    Olala olala... quelle émotion. J'adore les récits de voyages, entre toi et Blue on est gâté ces jours-ci. Tu nous le fais vivre divinement.

    Magnifique ce bord du Saint-Laurent à fleur de neige...

    Tu as emmené de la belle terre jaune des ocreries à El Diablo, ah ça me fait chaud au coeur de savoir qu'elle en fera une toile.
    Cette douce folie du Québec ! j'ai vu des billets pas cher, 500 euros max mais tu passe par Munich (!!) et pourquoi pas par Prague tant qu'on y est... n'importe quoi.

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    1. Et par Melbourne, y en n'a pas, des vols par Melbourne ? ça devrait être abordable, ça...hihihi ! du grand nawak, en effet. :D

      Merci beaucoup, Laure, mais partir plus souvent, heuuuu.....on verra, on verra ! faut déjà pouvoir mettre du bacon su'l'cochon ! ;-)

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  5. Eh beh! Ça se lit comme un roman dis donc!
    Je suis bien content de voir que ton passage chez nous fut agréable et j'ai bien hâte de lire la suite!

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  6. Y'a un aérodrome face à chez moi...un p'tit... on fait pas encore de l'avion-stop...
    C'est pas tout çà, mais j'espère bien que tu as rapporté les recettes de toutes ces bonnes choses, pasque, il se peut que dans pas longtemps, je descende en dessous de la Loire et çà veut dire un stop chez toi...
    Quant au Français en vadrouille, je peu te dire que aussi loin que tu sois dans le monde tu peux pas les rater...alors pour pas avoir trop honte, tu fais semblant d'être ailleurs ... ou d'ailleurs!
    La suite...
    kiss

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    1. Ah oui, le Français en voyage, surtout en groupe organisé, c'est "ZE" plaie absolue !
      Toutes les recettes, heureusement, sont en ligne - sauf que certains mets ne sont pas cuisinables en France, faute d'orignal à chaque coin de bois. Va falloir improviser.

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    2. Du cerf... du chevreuil... c'est le même genre de bête en plus petit, non?
      Pis y'a pas que la bidoche... je pensais aux sucreries..

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    3. Ah, pour les sucreries, je réussis pas toujours, mais j'ai de quoi faire en stock ! ;-)

      Prévois ton bicarbonate de soude, par exemple....:D

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  7. C'est bon de te lire!
    l'émotion qui t'a étreint dans l'avion me rappelle celle que j'ai ressentie, la même quand l'avion a déchiré les nuages la fois où j'étais comme toi à deux doigts de rencontrer enfin Montréal et surtout certaines personnes vivant là-bas! C'est inénarrable n'est-ce pas? Pourtant avec les mots, comme tu le fais, on arrive à s'en approcher, c'est tellement puissant, on a l'impression d'imploser...
    J'ignorais que le Québec avait tant bercé ton enfance, ton émotion a dû en être décuplée! En tout cas tu commences à peine ton histoire et j'ai déjà envie d'y retourner...
    Tous les mois ont l'air magnifiques là-bas!
    A suivre...
    :-)

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    1. Saute dans un avion, Blue ! ;-)
      Oui, je crois qu'à quelque saison qu'on y aille, on y est bien.

      Tu as raison, c'est inénarrable, et nos pauvres mots sont bien impuissants, quoi que nous fassions, à raconter. Dire " j'étais bouleversée" semble si "plate" ! mais quand on a été réellement bouleversé une fois, tout de même, on "voit" ce que cela peut vouloir dire....

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  8. j adore quand tu racontes ;o)

    je repasserais lire la suite,bonne journee !

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  9. Dis voir: les cretons; ça te rappelle les rillettes ou pas?

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    1. Oui, disons que c'est un produit assez voisin, en moins gras, et avec une texture plus serrée ; c'est un produit de la même famille, mais ce n'est pas un produit identique - et c'est génial, sur toast, avec du cornichon dessus !

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    2. Miam! À chaque séjour au Québec c'est à chaque jour que j'en mangeais sur les toast oui!

      Je m'en suis fait 2 ou 3 fois ici mais le problème c'est que le porc haché est trop maigre.... et ça donne plus sec donc ça se tient moins bien. Le goût y est par contre :)

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    3. Tout dépend du morceau du porc que tu mets en oeuvre ! fais des essais, avec uniquement de la poitrine, ou moitié poitrine/moitié plus maigre ( côtes d'échine, filet...)

      Un bon site pour savoir quels morceaux choisir :

      http://www.chefsimon.com/produits/morceaux-porc.html

      (je suis désolée, je ne sais pas rendre le lien cliquable dans les commentaires...va te falloir copier/coller !)

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  10. Je lis et de me délecte...miam encore....

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  11. L'échangeur Turcot einh! Vous vous y êtes aventurée, preuse chevalière Anne des Ocreries? Fallait sérieusement avoir la foi de votre feu pucelle aux braises, Jeanne d'Arc, pour ça. On t'a dit qu'on l'vend déjà en pièces détachées sur le Net, comme jadis les morceaux du mur de Berlin...
    Je regarde par la fenêtre, c'est pas un temps pour aller traire les vaches dan'l pré ce matin. Malgré tout, t'arrives quand même à réchauffer un peu de cette froidure... avec ton style d'enfer!

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    1. Ah, c'est toute une aventure, ce truc-là ! y faut le mettre au musée ! ça le vaut !
      Merci, MmwH !

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  12. Magnifique récit que j'ai aspiré d'un coup! Et dire que c'est à toi en chair et en os que ça arrive,Anne c'est de la poésie en prose,un roman raconté par son personnage et réel en plus!
    Décidément tu es comme je t'imaginais, Anne, un être aimant et aimé!

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  13. Quelle merveille ce récit pas un œil vierge et humble!

    ArD

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  14. En effet, j'ai eu l'impression d'être assise à côté de toi. Depuis le temps que je te lis de la France, c'est comme si tu étais plus près.
    Merci de tant nous gâter de tous ces détails que j'ai lus avidement, pressée au cas où quelqu'un me regarderait, je me trouvais un peu voyeuse, mais la fenêtre était grande ouverte.

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    1. Héhé ! ma foi, tant que personne te regarde, hein....c'est marrant, d'ailleurs, comme on aime bien "voir", et si peu être vu "voyant"....non ? Je me demande à quoi ça tient.
      Ma chère, tu auras de quoi satisfaire ta passion, je nesuis pas encore au bout ! ;-)

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  15. Réponses
    1. Merci ! ne t'inquiète pas, il t'attendra, il est fidèle !

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  16. Je savais que tu nous ferais rêver !!!! J'attends la suite, comme tout le monde !

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  17. Anne quel plaisir de te lire, même si tu me fais pleurer, d'émotion et non de tristesse. Tu es une "Conteuse", tu as ce don ! Et puis, ta joie est si perceptible, ta soif de découvrir les personnes et le pays, et quel pays en plus ! J'ai beaucoup aimé le Québec, il y a quelque chose qui accroche, séduit, que je n'oublierai jamais. Heureuse donc à la fois de te lire et de découvrir au fil des jours le bonheur de tes découvertes. Bises à toi.

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    1. Merci, ma Kat ! Hein, que quand on y a goûté, on ne s'en remet jamais, du Québec ?? Ah, s'il n'y avait pas tout cet océan, là, entre nous, mais on y serait tout le temps fourrés !

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  18. Je te salue Anne DesOcrerie, bien heureux de t'avoir rencontrée. Nous Québecois avons une longue histoire avec nos origines, mes ancêtres sont de la Normandie(1652, Charles Lefrancois) mes copains francais m'ont dit que j'étais plus francais qu'eux, cela me fait rire.
    C'est passionnant de te lire, j'attends la suite de ton voyage après avoir passer quelques moments avec nous, que ces rencontres continuent dans l'acceuil heureux. salutations à toi et à tous les francais qui t'entourent.

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    1. Hey, salut, Roch ! Contente de te lire ! Dis donc, ça a dû être quelque chose, la traversée de tes aïeux à cette époque !
      J'écris la suite doucement, c'est du boulot, et, oui, que ces rencontres continuent et se renouvellent, pour notre plus grande joie mutuelle ! bises !

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allez, dites-moi tout !