dimanche 26 août 2012

Animal rescue 1


J'ai eu un été bien occupé !

J'ai reçu un jour un coup de fil d'une de mes copines :
- << Allô, Anne ? c'est Anne ! dis, c'est toujours d'accord pour que je te mette des hérissons sauvés en réintroduction chez toi ? >>

Ma copine Anne, munie de documents officiels en bonne et due forme l'autorisant à la détention d'animaux sauvages protégés à des fins de sauvegarde et de réintroduction en milieu naturel, fait partie d'une association récupérant les hérissons blessés, orphelins, malades, qu'elle élève, soigne, nourrit, et relâche.

Vous me connaissez ? bien sûr que je dis oui !!!

Et voilà donc la copine qui débarque, avec parc mobile, habitations, abreuvoir, nourrisseur, et 4 hérissons à réhabituer (ou à habituer !) à vivre seuls en pleine nature. Nous installons tout ça dans le pré du bas, à l'ombre, et dûment lestée de croquettes pour chatons à distribuer chaque soir, me voici nounou d'oursins à pattes.

D'abord, nous pesons les bêtes avant de les mettre dans le parc ; il est important d'en connaître la masse, car les bêtes, stressées par le changement de territoire, vont perdre forcément un peu de poids dans les jours suivants ; nous les pèserons tous les deux jours, car elles ne doivent pas perdre plus de 100 g, elles tomberaient malades. Une marque de couleur permettra de les reconnaître si d'aventure, plus tard, j'avais l'occasion de les recroiser (ou de les retrouver aplatis sur la route....hélas.)

Le hérisson est un animal exclusivement nocturne, qui reste au nid le jour. Il vadrouille la nuit en quête de nourriture ou d'un(e) semblable, et revient à son nid avant le lever du jour. Ses déplacements sont assez bruyants, à cause de ses épines, et il "cause" beaucoup, grognonnant lorsqu'il mange.


Le hérisson ne peut pas se gratter le dos, c'est pourquoi la vermine lui grouille souvent dessus ; il s'en accommode, sauf lorsqu'il est malade : là, ça contribue souvent à l'affaiblir encore davantage, c'est pourquoi les hérissons blessés récupérés sont dépucés. Il ne peut pas se gratter : c'est aussi pourquoi il est nocturne. Car les mouches ne volent pas la nuit, et c'est heureux ! un hérisson dérangé, par contre, risque de se trouver en vadrouille, et court un danger mortel. Les mouches, en effet, viennent pondre entre ses piquants....et la pauvre bête est alors dévorée vive par les asticots.

Si d'aventure vous croisez un hérisson actif en plein jour, c'est un animal dont on vient de déranger le nid ! hâtez-vous d'attraper un torchon (ça pique...), et de mettre l'animal à l'ombre, sous des herbes, des feuilles sèches, du foin, de la paille....sous un buisson, qu'il retourne à l'obscurité et à l'abri des mouches au plus vite ! Et dites-vous que des petits sont peut-être en danger de mort, si c'est une femelle qui se balade.....


Les hérissons que j'ai eu en nourrice sortaient donc la nuit, pour explorer leur nouveau territoire, au début matérialisé par le grillage. C'est clair qu'ils ont bien pique-niqué sur les lieux ; tous les soirs, je leur remplissait leurs gamelles de croquettes pour chatons, et j'enlevais la gamelle au matin, afin qu'ils ne soient pas incités à sortir dans le jour. Il faut que les animaux soient menés autant que possible au plus près de leurs conditions de vie sauvages, car ils sont destinés à quitter la proximité humaine pour retourner à la nature ; nous ne sommes que des sauveteurs bienveillants, pas des dieux dont ils doivent désormais dépendre.

Au bout de quelques jours, quand, après le stress du changement d'habitat, ils ont perdu, puis retrouvé, voire dépassé, leur poids initial à la mise en parc, nous enlevons le parc, tout en laissant les nids et les mangeoires et abreuvoirs ; ils sortent ainsi vadrouiller et chasser chaque nuit, revenant au nid chaque matin....jusqu'au jour où assez hardis, ils ne reviennent plus ; ils sont repartis à leur vie. La copine récupère alors tout son matériel, qui servira aux suivants qui, soignés, ou devenus assez grands, avec le bon poids, retourneront à leur tour à la vraie vie des hérissons : une liberté totale, loin des humains.

Sur cette "tournée"-là, seuls 3 des bêtes sont retournées à la vie sauvage ; il a fallu récupérer l'un d'entre-eux, probablement trop habitué à l'humain, qui devenait anorexique en parc, et risque, hélas, de ne plus pouvoir vivre qu'en cage : l'humain l'aura trop imprégné....cet animal, confié à l'association avant l'été, a sans doute été capturé il y a quelques mois et aura amusé des gamins et une famille ignorante....jusqu'au départ en vacance, ou on s'est enfin "préoccupé de son avenir" (sic. no comment.).

A savoir :

- Le hérisson se nourrit d'insectes, tels que sauterelles,criquets, hannetons, petites limaces, escargots, araignées, et parfois de petits oeufs tombés des nids ou de petites baies bien mûres. Le hérisson mangeur de couleuvres ou de vipère est un peu un mythe : ils ne se croisent que bien rarement, les uns étant diurnes et l'autre nocturne.----> de grâce, épargnez-lui les anti-limaces dans vos jardins, qui le réduisent à la famine !!!!

- Ne laissez rien traîner : les boîtes de conserves vides, filets de protections, fosses, piscines, bassins, deviennent pour lui des pièges mortels ; il ne peut s'en dégager seul....

- Son espérance de vie était de 10 ans ; de nos jours, avec notre façon de vivre, un hérisson atteint rarement 2 ans. Quel gâchis !

- A la fin de l'été, il doit peser au moins 600g pour pouvoir survivre à l'hiver.

Ce que vous pouvez faire pour lui :

- Avant de mettre le feu à un tas de broussailles ou de bois, regardez si personne n'habite dedans - surtout si les tas en question est resté longtemps entreposé. (combien périssent brûlés vifs chaque année !)

- Avant de tailler les haies, de passer le coupe-bordure, assurez-vous qu'aucun hérisson n'y a fait de nid...

- Soyez attentifs à ce que fait votre chien quand vous êtes en vadrouille, il peut sentir un nid et croquer ce qu'il y a dedans....

- Pesticides et anti-limaces sont des produits mortels ; bannissez les Métaldéhydes.

- Accrochez, au bord de vos bassins et piscines enterrées, une longueur de grillage fin plastifié, pas trop large, bien fixée au bord, après quoi il pourra s'accrocher et sortir, au lieu de mourir d'épuisement et de noyade parce que les bords sont trop hauts.....

- NE DONNEZ JAMAIS DE PAIN NI DE LAIT !!!! Vous le tueriez de diarrhées. Éventuellement, un bol d'eau fraîche et un peu de croquettes chats ou chatons seront tout à fait satisfaisantes.

- Vous pouvez laisser pour eux, dans un coin du jardin, une caisse renversée sur le côté bourrée de paille, foin, feuilles mortes bien sèches, devant laquelle vous disposerez de vielles bûches en laissant un passage d'une dizaine de cm pour entrer - orientez l'ouverture au sud-est.

- en ville, surveillez vos grillages, il arrive qu'ils s'y coincent et y meurent....

Et vous trouverez encore pleins d'infos sur le site du hameau des hérissons !!!


18 commentaires:

  1. Tres tres interressant vraiment bravo a toi,puis je parler de ton article sur mon blog et mettre le lien sur mon facebook ?

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  2. D'abord, ça fait plaisir de te revoir ici, Anne. Ensuite, merci pour ce chouette article, tu sais la sympathie que je porte aux hérissons. C'est vraiment superbe, ce que ton amie et toi faites là.
    L'oiseau

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    1. De rien, Bird ! je pense qu'il y aura d'autres lâchers dans le futur. :)

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  3. Nous voila enseignés et avertis. merci, Anne.

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  4. Salut Anne - heureux de te lire !!
    en général le dimanche j'ai l'air d'un hérisson... mais la semaine je me soigne ! ton traitement par contre je vais éviter...hein !
    Héhé
    ;-Doume
    NB: je vais signaler ton article à ma copine Rosa...
    Bonne fin de dimanche

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    1. Bonne fin de dimanche, Doume ! le site que je mets en lien est très complet et très compétent, on y trouvera des tas d'infos complémentaires !

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  5. Bravo! et merci... j'en aurais fait des conneries si un hérisson avait croisé ma route de près...
    Je savais qu'ils étaient bourrés de puces, raison pour laquelle j'ai toujours empêché chiens et chats de les approcher, mais je ne savais pas qu'ils pouvaient en mourir...
    C'est bien ce que tu as fait...

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    1. Merci Pomme ! en fait, ce sont Les MOUCHES, plus que les puces, dont ils peuvent mourir. Leurs puces, ils s'en accommodent, sauf malades, ou blessés, où là, UNE goutte de Tiguvon chat est la bienvenue, qu'ils n'aient plus rien sur eux qui leur "tire la sève" ! Alors, leurs puces leur sont spécifiques, Pomme, elles ne restent pas sur les autres bêtes ni sur nous, elles n'aiment pas du tout notre sang ! donc, pas de craintes à avoir...:)

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  6. MakesmewonderHum!27 août 2012 à 04:05

    M'sens, aussi, assez et plus qu'hérisson parfois, tu veux bien m'héberger pour quelques jours, sur tes prés. À décharge de ton amabilité je fournirai les croquettes chat, et l'bon vin, p.c.que tu sais j'ai bien vérifier et n'ai à ce jour aucune puce dan'l dos, sûrement ze cause des ballons!.

    * Son cousin nord américain, le porc-épic, lui aussi grommèle pas mal em mangeant.

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  7. Super intéressant; c'est fou leur longévité
    de seulement 2 ans comparée à 10 avant.
    Beau et bon ce que vous faites,
    ta copine et toi.
    Conservatrices animalières aguerries,
    Bravo.

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    1. Merci Yvan ! elle en a sauvé pas mal, ma copine, des hérissons, tu comprends, ce sont tout de même des animaux protégés !

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  8. Je découvre ton blog en passant par la route des hérissons... j'ai eu un compagnon de route(kikidou) il y a des années... un amputé d'une patte avant... il a vécu avec nous et se nourrissait de la noix des côtelettes de porc(crue) pendant que moi, j'en rongeais l'os restant (cuit)!!!mais la gangrène l'a emporté!
    Des petits êtres très attachants et familiers
    Par contre l'an passé une nichée de petits nés dans le jardin ont été décimés jusqu'au dernier par...?... j'ai pensé à la buse... mais pas sur, vu qu'il restait leur enveloppe???!
    Très joli blog qui me rappelle beaucoup ma vie ,il y a une vingtaine d'années....
    Un livre à lire, si pas déjà lu ???et si un peu de temps de libre...,celui d'Annie Duperey: Le poil et la plume... (article octobre 2011)
    Je reviendrai te lire, si tu permets

    Cordialement

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    1. Bonjour et bienvenue ! merci pour l'indication de livre ; je ne sais pas quel prédateur s'est occupé de dévorer tes petits hérissons, mais ce n'est certes pas une buse : ça ne fait pas partie de son menu. Reviens lire quand tu veux !

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  9. Très intéressant, Anne, ce topo sur le sauvetage des hérissons. Il nous aurait été bien utile en mai,l'an dernier, lorsque nous avons tenté, mon mari et moi, de sauver deux petits nés dans notre jardin !... Merci de toutes ces précisions.

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    1. Il se peut que ça se produise d'autres fois, Monika, alors, garde ces infos sous le coude, surtout le lien que je donne à la fin du post, et plutôt que de "mal" faire, confie tes hérissons trouvés à des personnes d'expérience - il y en a peut-être dans ton département - à défaut, dans ta région ! s'ils sont très jeunes, ça vaut mieux !!!

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allez, dites-moi tout !