Savoir se mouiller
Fin Juillet, il a été question de changer les chèvres de pré. L'idée était de les transférer sur l'île de Rozay, en face chez nous, en accord avec le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Région Centre qui gère les lieux, afin de faire pâturer la prairie naturelle qui se trouve au centre de l'île, évitant ainsi que la forêt ne se referme sur elle.
Nous faisons brouter en alternance nos ruminants et nos équidés, ce qui permet de gérer aussi le parasitisme dans la pâture.
Le premier travail fut donc de passer la rivière à gué, et de ramener dans le pré-d'en-face notre cavalerie ; ainsi fut fait, pour le bonheur d'iceux, importunés par les mouches.
Il faisait une chaleur à tomber, et je craignais que l'eau ne soit trop froide pour passer "à pattes" des ruminants : décision fut prise de construire un radeau pour l'occasion, avec une palette pleine de récupération et des bidons vides (ayant contenu du liquide vaisselle pour collectivités).
Dès le début, ça a été rock'n roll ! Silvia, la fille de nos amis Magali et Daniel, a commencé par se payer un bain tout habillée quand la première chèvre que nous avons passée a décidé de revenir....à la nage, puisque nous avons été assez idiots pour ne pas en passer deux d'un coup !
Laissant les jeunes bêtes à la ferme, nous avons commencé par rapatrier le gros du troupeau, stationné à deux kilomètres de chez nous ; puis, nous avons passé les chèvres une à une, certaines à patte, d'autres en radeau, selon ce qui était faisable ; mais nous n'avons pas pu passer tout le monde le même jour, et quelques jours plus tard nos amis Jean et Alain sont venus à la rescousse pour terminer le boulot, Jean prenant les photos, Alain fournissant l'effort musculaire requis.
Premier "debriefing" avant l'action, le temps est à l'orage, on est à fond...Après capture des fauves, direction le gué ! on sent comme du mécontentement chez les caprins.... ça rechigne !
ça se complique ! approcher le radeau, faire monter la biquette, quand le courant gêne et que le fond est glissant, réclame de la patience et...de l'équilibre !Bébé passera l'épreuve dans des bras rassurants.....y a pas que les ânes qui ont le pied sûr !Voilà, tout le monde est à bon port, ne reste plus à ces demoiselles qu'à découvrir les savoureuses broussailles !Hé les aminches, goûtez-moi ça ! c'est pas le pied total ?
Ne restait plus qu'à rentrer.....sous l'orage qui commençait, et comme je ne suis pas rassurée quand il s'agit de passer une rivière à gué quand ça claque, je me suis fait chambrer par ces messieurs, tellement plus zen que moi ! mais j'avais laissé l'ordinateur allumé à la maison, je craignais qu'il ne "grille", et je ne me souviens pas d'avoir traversé une rivière aussi vite, ni un pré !
Elles vont bien, les biquettes ; elles apprécient réellement leur séjour et sont grasses comme des "loches" (veuillez lire limaces) ; mais pour le prochain transport, surtout quand le niveau de l'eau aura remonté, je crois qu'on fera le passage à la barque.....ce sera moins folklo.......
Merci à Silvia, Jean et Alain d'avoir bien voulu perdre un peu de leur temps pour le coup de main, et au Conservatoire du Patrimoine Naturel pour le prêt de la pâture.
Juste: Ca donne envie.
RépondreSupprimerMouflette est partie en stage de théâtre dans une ferme, elle est ravie, il y a des biquettes et des ânes! :-)
Ô gué vive la chèvre ! Belle histoire vécue, vivante, vraie ! Merci Anne de nous faire partager ta vie pleine de... vie... Sourire, et bises aussi.
RépondreSupprimerJe suis très admiratif en te voyant te colleter avec des biquette rétives ! Maintenant, cette aventure doit paraitre drôle mais quand il faudra les faire traverser dans l'autre sens...
RépondreSupprimerL'oiseau
LMO : coucou et merci de passer ! Elle va drôlement bien s'amuser Mouflette !!
RépondreSupprimerKat : ha, pas de quoi ! qui eût pu croire qu'il y eût autant d'aventure dans une simple petite rivière berrichonne !
Bluebird : Admiratif ? pourquoi, grands dieux ? ce ne ont que 50 kilos de méchouis sur pattes ! (nan, pas vrai, humour !) - dans l'autre sens je crois qu'en effet il faudra une barque !
Ah, je regrette de ne pas être votre voisine!
RépondreSupprimerVoilà le genre d'équipée qui m'enchante... rais..
et qui aurait enchanté Bounty qui tente éperdument de gérer les hardes de biches et de chevreuils du Ptit Bois Derrière Chez Moi, avec l'espoir (insensé) de m'en rapporter quelques uns.
c'est d'ailleurs l'heure d'y aller, car moi j'ai l'espoir (aussi insensé que celui de la chienne) d'en photographier...
Belle journée
PP
Bonne balade Pomme, je souhaite que vous en ayez la chance !
RépondreSupprimerMais Bounty aurait dû faire ceinture, dans ce genre d'équipée nous rangeons soigneusement les chiens à l'abri, c'est trop perturbant pour ces pauvres biquettes !
C'est d'un comique d'une hilarance tordante. Vraiment Anne,je commence bien mon dimanche avec tes biquettes à gué, à radeau; tu nous as tournés un documentaire en moins de deux... très rafraîchissant !
RépondreSupprimerNe manquait que le parfum des bois, la bande sonore, la sueur de l'effort. Tu me diras: "Écris-le toi même!"
Il n'y a que de grosses vaches dans ma région;tu t'imagines le transport sur un radeau...
J'imagine d'autant mieux que dans une certaine région de France, c'est en barque qu'on enmène paître les vaches sur les pâtures qui sont en fait des îles - aux alentours de Niort, par exemple.
RépondreSupprimerOh, le parfum des bois, si tu savais ! il est si bon. La bande sonore , fastoche : tu remue de l'eau à grand bruit, tu bêles et tu rigole ; et ça y est....
Malgré mes 3 poules ma volière et les nombreux petits animaux avec lesquels je cohabite, je suis admirative de la vie près des biquettes. Sinon je me retrouve dans le profil, d'abord être humain détestant être enfermée dans une case...
RépondreSupprimerBonsoir Myel, bienvenue ! Oui, c'est difficile de s'échapper de la case où tout un chacun cherche à vous coincer ! Sinon, vivre près des biquettes donne sans nul doute de grandes joies, mais aussi de grands soucis et une grosse fatigue !
RépondreSupprimer3 poules, c'est déjà sympa !
Super ce reportage sur le gué des gaies biquettes...
RépondreSupprimersi ça peut te consoler, deux ados valent un troupeau,
et comme le recours à la force n' est ni tendance ni efficace, on n' est jamais sûr de les mener à bon port!
m'enfin, on fait s'qu'on peut pour nos "bestiaux",
toujours avec amour, comme vous!
Deux ados ! Miséricorde ! Bonne chance, Dom !
RépondreSupprimerJe préfère mon troupeau dee biquettes ! je t'envoie tous mes encouragements, tes bestiaux à toi dépassent mon champ de compétences !
Rhaaaaaa lovely je kiffe trop ton jeans Anne :)
RépondreSupprimerOuais, acheté en 93, mort en 2009 ! so grunge, isn't it ?
RépondreSupprimerbises la Rascasse !
héééééé acheté en 93 et il te va toujours... compliment Anne :)
RépondreSupprimerHéééé ouais mon gars, 20 ans dans les mêmes fringues, même pas peur moi ! mais des fois un peu marre, d'accord ; économique, comme pouffe, non ?......
RépondreSupprimerHum, y a de quoi devenir chèvre une épopée pareille!!
RépondreSupprimer:-)
Une petite bise de Provence pour toi anne.
Blue
Oh merci Blue ! comme c'est gentil de passer ! j'ai fait un tour chez toi mais assez brièvement ce soir, ça sent bon l'été par là ! je repasserais, j'ai juste eu le temps de survoler !
RépondreSupprimerBises, belles vacances !
Anne je t'embauche pour faire l'éducation de ma femme concernant la durée des fringues, ca fera des vacances à ma carte bleue :)
RépondreSupprimerBisous
HA HA HA HA HA !!!!!!
RépondreSupprimerHeuuuu, j'vais l'diiiire !
Pauvre Rascasse Fauchée..............
bises rigolardes !
Parler mouton ou parler chiffon, ben on trouve de tout chez toi Anne,
RépondreSupprimerces commentaires rigolos ça remonte le moral,
à +
Bises
Oui Dom, c'est ça que j'aime bien ! un espace où on va du grave à la légèreté, parce que c'est ça, la vie ! du profond et du trivial, du grave et du pas sérieux, du pour rire et du pour-de-vrai ; j'aime ces couleurs à l'air du temps !
RépondreSupprimerps : il avait donc besoin d'être remonté, le moral....
RépondreSupprimerQuand vous repenserez à ce jour là dans quelques années , ce sera un souvenir magnifique .
RépondreSupprimerC'en est déjà un, Jean, et des souvenirs magnifiques j'en ai des tonnes en stock ! Merci la vie....
RépondreSupprimerJe reviens sur cette page , profitant de votre silence de ces jours ci pour revoir vos publications plus anciennes .
RépondreSupprimerVous avez une chance incroyable de vivre ainsi et d'être consciente de votre bonheur .
La lecture de votre blog est un encouragement contre le pessimisme , une dose d'optimisme après avoir passé une journée en ville et la tristesse des visages des citadins.
Voui, je stagne ces jours-ci, pas assez de bras, et puis une bronchite, et puis pas trop de temps.... Merci Jean de revisiter, il faut prendre force contre la grisaille, ou bien c'est la mort intérieure...."Sursum corda", disait-on dans les bons collèges du temps passé....
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