dimanche 10 mai 2009

Neige


Puisque le printemps est un peu grincheux cette année encore (en Berry du moins), pourquoi, en attendant le vrai beau temps, ne pas faire un petit retour sur l'hiver qui vient de s'achever ? Il a été bien froid, cet hiver, et nous a fait l'honneur et la surprise de nous offrir DEUX périodes de neige, chose rare pour cette région ! Ceci dit, un thème hivernal, quoique rare, n'est pas toujours hors de propos pour le mois de Mai : une année de mon enfance je me souviens d'avoir vu, moi qui écris ces mots, de la neige sur les toutes premières roses....


Un jour blanc s'infiltrait au matin par les fentes des vieux volets disjoints, et le froid dans la pièce sans feu se glissait à sa suite, annonçant la première neige. Les chevaux fous galopaient dans les prés, ivres de la mémoire des grands espaces perdus où leurs pères avaient couru jadis.

Les fenêtres ouvertes en grand révélèrent le ciel aveuglant floconnant à grands traits, et le sol blanchissait peu à peu.

La neige tombait, oblique, silencieuse, fermait la vue, recouvrait doucement, en silence, le paysage figé.

Dehors le froid mouillé enveloppait comme un édredon glacé, la neige, collante, s'infiltrait dans chaque faille des vêtements et les doigts, engourdis, cherchaient abri. Le vent, rabattant sur les visages des paquets de neige gluante, fermait les yeux de ses fins doigts de glace.

Au-dessus de la rivère un vol de noirs cormorans déchirait le ciel pâle, ayant chassé même les corbeaux des futaies dénudées, glissant rapides dans la bourrasque folle, sombres messagers des tempêtes, oiseaux des vastes mers et des froids jours gris... Dans les glèbes emblavées toute une bande de vanneaux, abattue, criait sa plainte en longues lamentations, et le héron, sur une patte, le cou rentré entre ses ailes, statufié, songeait. Un chevreuil fuyait au loin en lisière des labours.

Un grand silence était tombé sur les choses.


9 commentaires:

  1. anne,

    il me semble qu'on pourrait bien s'entendre... quoique... j'ai le caractère un peu pointu avec les humains...
    vous êtes dans le Berry, je suis en Beauce et j'ai eu aussi des chevaux, deux qui sont morts de vieillesse.
    A votre intention,je mettrai un peu plus de moi sur mon blog.
    A vrai dire je me cache un peu derrière les citations...
    A très bientôt sur blog;
    Pomme

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  2. PS.

    J'ignore pourquoi "Au Bois des Biches " continue à s'afficher bien que je l'aie supprimé de puis longtemps. La bonne adresse est "Almanachronique"
    Pp

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  3. bah....moi aussi, Pomme, il m'arrive d'être un peu "pointue" avec les humains...nous ferons l'effort d'émousser nos piquants, si nous voulons...
    quant à vous cacher...croyez vous donc n'avoir qu'un visage ? ce que vous nous donnez à lire vous dessine, et à défaut de bien vous voir, on peut toujours jouer aux devinettes...ça entretient le suspense...:)A.

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  4. ps : blogger est très joueur...mais cliquer sur votre ancien titre mène à votre profil, où l'on retrouve "Almanachronique" ; rien n'est perdu, don !

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  5. Bon, tant mieux!
    je viens de faire un tour sur votre blog... nous avons quelques points communs et ça me rassure; il me semble parfois, à fréquenter mes contemporains que je suis une bête à exposer.
    j'ai beaucoup apprécié vos commentaires et donc réponses aux questions;
    oui, c'est ma maison (l'été dernier).
    alain remond est un copain d'un copain qui m'envie souvent des articles plus ou poins pertinents; il n'a pas de blog à ma connaissance;
    et à propos des livres; mon statut de bibliothécaire municipale m'expose à une avalanche de "dons" plus ou moins utilisables; les gens répugnent à jeter des livres; ils préfèrent que je m'en charge, ce dont je suis parfaitement incapable. la maison croule sous les livres; il y en a jusque sous les lits. de plus je les garde car j'imagine que je vais les lire... et comme il en arrive toujours, c'est le mythe de Sisyphe (là, je ne sais pas si l'y est au bon endroit?);
    de toutes façons je ne me sens pas tenue de lire toutes le daubes proposées par les magazines et émissions littéraires.
    toutefois j'ai bien aimé les deux derniers Luc Ferry (Apprendre à vivre).
    A très bientôt, la matinée s'avance et je dois finir mon courrier si toutefois outlook daigne fonctionner d=ce qui n'était pas le cas il y a dix minutes.
    Bonne journée, il pleut, ce qui (je ne suis pas normale) me réjouit, car mes plantations d'hier sont arrosées, et le stock d'eau de pluie va se reconstituer, et aussi pas de jardin, donc écriture...
    PP

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  6. merci Pomme, en tout cas si on expose les misanthropes nous serons voisines de cage, hi hi ! oui, Sisyphe est bien orthographié, et Outlook Express n'a jamais su ni voulu fonctionner chez moi, c'est un logiciel très capricieux - un ami informaticien m'a texto dit "c'est une daube prends-en un autre" sauf que plein de sites travaillent avec ! c'est rageant.
    ici c'est hier qu'il pleuvait, alors aujourd'hui je vais prendre l'option "désherbage", car mon potager est envahi - avril fut impraticable, dans le coin.

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  7. Il n'a pas plu autant que j'aurais voulu; je vais nettoyer demain, mais le sol ici, est argileux, (c'est de la terre à blé, bonne pour les rosiers toutefois), alors il se compacte et je casse au lieu de déraciner.
    Il y a du boulot, je suis en retard d'écriture et ... bref... c'est fou ce qu'il y a à faire dans une campagne où toutes mes copines parisiennes m'ont assuré que j'allais m'ennuyer et que je ne tiendrais pas six mois... c'était à l'été 89...
    Bon, ce n'est pas les sorcières qui font tourner le lait, dites-vous??? Qui donc en ce cas, envoie ce microbe scientifique dont vous me donnez le nom latin que je suis incapable de retenir??? Je croyais le Berry terre de sorciers;
    espèce dont nous manquons cruellement en Beauce pays sans imaginaire s'il en fut...
    bonne nuit
    PP

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  8. De son bandeau de satin
    elle obture les paupières
    forçant au regard intérieur
    à moins d’abreuver nos pupilles
    à ses fraîches étoiles
    pour percer le secret
    de son blanc horizon.

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  9. Merci, ma Dom, voilà un petit point d'orgue fort à propos et joliment tourné...

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