Je me
suis réveillée à l'aube, pétant la forme comme il se doit ; c'est
quand même incroyable, ici, je suis debout dès les six heures du
matin, on se demande bien pourquoi, et je vois toutes les aubes.
J'adore ça, les appartements ici sont tellement lumineux ! J'attends
donc patiemment, en lisant, que tout le monde soit levé, puis nous
déjeûnons, en attendant Yvan qui vient me récupérer une fois de
plus et va me trimballer (et m'endurer !) encore une partie de la
journée.
La
vaillante petite Yaris arpente de nouveau l'asphalte, et j'en vois de
toutes les nuances. Depuis les bords du fleuve ( et une belle vue sur
le pont Champlain en arrière plan), jusqu'à l'île Ste Hélène et
ses beaux espaces....verts (en été), en passant par le vieux vieux
Montréal historique : nous allons tout voir, et je comprends ce
jour-là que je ne fais qu'effleurer Montréal, et qu'il me faudra
revenir y flâner, si je veux mieux la voir. Elle vaut du temps à
elle toute seule.
La
seule chose qui ne pourra pas se raconter, ce sont nos rires, parce
qu'il fallait se trouver là, pour les vivre ; ce sont toutes ces
paroles, tout se qui s'échange et s'apprend à bâtons rompus, de
balade en balade, tandis que nous roulons, ou bien que nous marchons.
C'est cette réalité d'avoir traversé, et l'écran, et un océan,
pour enfin se voir face-à-face, l'une et les autres, enfin se
toucher, enfin se parler de regards à regards. C'est là, sans doute, le plus frustrant des récits de voyage, lorsqu'on ne prétend pas imiter l'Agence Cook : comment rendre compte de ce qui s'est vécu, de l'intime, du vivant ? comment dire sans trahir ce qui n'a pu se dire que dans une certaine proximité, une certaine connivence ?
Le
repas de midi, nous l'avons pris dans un resto de poulet rôti
portugais, tant il est vrai que Montréal est si cosmopolite, qu'à
chaque coin de rue on est au bout du monde. Il était diablement bon,
le poulet en question, et je me suis réellement régalée.
Évidemment, c'était à un coin, mais où exactement ? Aux alentours
de l'avenue Saint-Laurent, je pense, quelque part entre une parallèle
et une perpendiculaire....il me reste de cette journée là, une
sorte d'effet stroboscopique, de kaléidoscope coloré, où se
mêlent, indistinctement, monuments de pierre et bâtisses de briques
rouges, escaliers de fer et galeries ouvragées.... et le long de
chaque trottoir, ces bancs de neige glacée à enjamber à chaque
sortie de l'auto.
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depuis les bords du fleuve, le pont Champlain,et sa longue enjambée des eaux. |
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Le groupe d'habitation "Habitat 67", bâti à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1967 par l'architecte Moshde Safdie. |
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sur le pont Jacques Cartier |
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Montréal vue depuis l'île Ste Hélène |
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beauté des lignes pures |
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sous le pont Jacques Cartier |
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L'arrière du Centre d'Histoire de Montréal, place d'Youville - dans une ancienne caserne de pompiers datant de 1903. A visiter, la prochaine fois.... |
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un peu ailleurs - est-ce plus loin, est-ce non loin ? - un monument a été érigé, à la gloire des fondateurs de Montréal et de ses premiers colons. Sur chaque plaque de chaque face du socle, des noms......Les tous premiers Montréalais. |
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Ne pourrait-on se croire en France, dans l'une de nos grandes villes ? et pourtant, c'est bien l'Amérique.... Impression onirique, à me promener ainsi dans un décor ni tout à fait semblable, ni tout à fait différent, une impression étrange de rêver éveillée.... |
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La Place d'Armes, avec son monument au fondateur de Montréal, et les magnifiques bâtiments qui la cernent. |
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Basilique Notre-Dame de Montréal ; ne jugez pas la vieille dame sur sa mine, elle date du 19ème siècle ( architecte James O'Donnell , construction 1824-1829 ) ; l'intérieur est de toute beauté. Si vous voulez la visiter gratos, assistez à l'Office ; sinon, déboursez les dollars $$....... |
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Quelque part rue St Hubert ? j'ai tant vu de si jolis endroits, je ne sais plus... |
Après avoir cavalé dans tous les sens, direction la Plaza st Hubert, où nous devons retrouver Venise et Marsi, qui vont me prendre en charge les jours suivants. J'ai une grosse, grosse émotion qui monte, à l'idée que je vais les rencontrer enfin "pour de vrai". Pensez ! Venise, sans qui je n'aurais jamais participé à quelque concours que ce soit, et qui a eu la tellement grande gentillesse de me représenter à la remise des prix ! Venise, dont je suis le blog depuis des années déjà ! et Marsi, le papa de Sanfroy, qui dessine si drôlement ! Yvan les verra passer bien avant moi, et Venise, elle, m'a reconnue comme j'attendais, seule, devant la librairie Raffin. Quel plaisir de nous rencontrer !
C'est à cette occasion que je vais mettre un pied dans le péché de gourmandise, en découvrant la boutique "Oscar", non loin, qui vend des tas de bonbons, et, surtout, un échantillonnage positivement ahurissant de jelly beans. C'en est fait de moi : je suis foutue.
Nous allons prendre un pot non loin, et nous prenons congé d'yvan. En route pour l'Estrie - la Montérégie, même. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, je tiendrais de mon mieux, avant de quand même finir par piquer du nez. Rouler, ça m'endort, et je n'y puis pas grand chose, hélas.
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Venise et Marsi |
Les passagers pour Cowansville....en voi-tuuuu-re !!!
( A suivre...)
Quelle belle description de la ville encore..c'est un coup de foudre ça Anne. :)
RépondreSupprimerOui, Claire, c'est la certitude d'avoir encore tant à découvrir !
SupprimerPour être raccord avec ton récit, la neige tombe... et oui, ils sont sympa les écureuils gris d'outre-atlantique et très gonflés et familiers même quand ils ne meurent ni de froid ni de faim. C'est à Battery Park au sud de Manhattan que j'ai eu l'occasion de discuter avec eux tout en leur filant la moitié de ma grosse Bretzel.
RépondreSupprimerRien que pour eux j'ai envie d'y retourner...
Ah et pis, j'ai mis un lien entre la linaire et toi...
kiss
Merci, Pomme ! Oui, la neige tombe, et je préfère ça, de loin, aux trombes de flottes qu'on a essuyées depuis la Toussaint ! c'est quand même autre chose !
SupprimerQuand j'ai rencontré Venise et Marsi après comme toi des mois d'échanges par mails ou par blogs interposés, j'ai trouvé ça naturel et simple. En fait c'est comme si on se connaissait depuis des années. Tu as du bien en profiter. Je ne les ai pas vu suffisamment longtemps et pas dans leur élément pour apprécier leur convivialité pourtant je l'ai ressenti le peu que nous ayons échangés...
RépondreSupprimerComment rendre compte de cette intimité, de cette connivence, de ces liens qui se sont fait dans le temps par l'échange, et bien je dirais en faisant ce que tu fais, en y allant et en le vivant et puis au final en l'écrivant. C'est sans doute plus facile de ressentir ce que tu as ressenti pour tous ceux qui l'ont vécu aussi, tes mots et les situations que tu retracent résonnent forcément alors, on s'entend rire, on sent la chaleur des corps amis, et notre propre coeur qui bat la chamade, ébloui!
C'est une expérience hors du commun et tout à fait unique que celle d'ainsi rencontrer des personnes de l'autre côté de l'Atlantique qui nous sont si proches alors qu'on ne les a jamais vu. Pour ma part, tu vois, des années après, la sensation reste forte et précise, je n'avais jamais ressenti cela auparavant, j'étais comme ivre!
Montréal regorge de surprises, n'est-ce pas?
:-)
Oui, tu décris bien l'effet que ça fait, Blue ! et cette impression assez décalée de "reconnaître" ce qu'on n'avait encore jamais vu....
SupprimerMontréal EST déjà une surprise, en soi ! ;-)
Journée bien remplie! Tes photos sont magnifiques! Moi-même je connais peu Montréal car, sauf au premier retour, les autres fois on filaient directement-avec un transfert de plus en avion quand-même-, à Québec. Même de là.... ils nous restait toujours un bon 500km à faire pour revenir dans ma région :)
RépondreSupprimerTu trouves des Jelly Beans en France?
Hé bé dis donc, t'habites loin ! t'es de l'autre rive ?
SupprimerJustement, les jelly beans : bin, non, il n'y en a pas en France ! Quelle terrible frustration ! Les " dragibus " ne s'en approchent que de très loin....
En fait je suis née à Amqui.... que tu connais maintenant! Tu es donc à même d'évaluer la distance, de là à Montréal!
RépondreSupprimerPuis géographiquement plus proche, mon coup de foudre à moi c'est la ville de Québec qui reste encore maintenant ma ville préférée au Monde!
Pas de Jelly Bean en Suisse non plus :(
Mince alors ! tu es d'Amqui ! le monde est petit, quand même, hein ? :)
SupprimerVa falloir qu'on monte une "jelly beans connection", y a pas....
Si je comprends bien c'est un voyage de lieux mais aussi et probablement surtout de rencontres avec des gens qui n'étaient jusqu'à maintenant que virtuels.
RépondreSupprimerBonne suite où que tu ailles.
Merci, Claude ! Oui, tu as bien saisi ! Je dirais même qu'avant de m'être déplacée pour les lieux ( ça, c'est le petit "plus"), je me suis D'ABORD et avant tout déplacée pour les GENS. Vois-tu, je suis une sauvage casanière, et sortir de chez moi m'est douloureux. Mais il arrive que, parfois, l'effort se fasse tout seul. Toutes ces personnes, à ce jour, sauf une, n'étaient que des connaissances virtuelles. Jusqu'à ce que l'une d'entre elles, ayant envie de me faire découvrir son lieu de vie, aie l'idée de m'inviter....mais pas à elle seule, et a donc contacté les québécois que je pouvais connaître, en organisant une sorte de collecte. "Qui veut voir Anne des Ocreries au Québec ?" était la question ; 14 ont répondu présents, et il y en aurait eu plus, si 14 n'avaient été suffisants pour boucler tous les frais - car de moi-même, je n'avais pas encore "de quoi", et ce voyage se serait fait ultérieurement, sans cette initiative. J'ai remercié, émue, et j'ai fait mes valises - et je ne le regretterais jamais.
SupprimerTu sais, je ne sors guère de chez moi pour faire du "tourisme" ; je sors de chez moi pour aller voir des gens, et le reste est en sus. Et que de belles rencontres j'ai faites !