...de mes aventures québécoises, mettez vous ça dans la rétine, et pis apprenez-le par coeur, tiens, ça vous f'ra bin toujours passer l'temps !
Ô toi, mon beau Berry
J'ai poussé dans ton sein sans en
avoir conscience,
Je vivais dans tes mots comme on vit
dans sa mère,
J'arpentais tes chemins, je marchais
tes villages,
Ta lumière habillait déjà mes songes
Avant même de m'avoir sue être fille
de ton sol
Ô toi mon beau Berry
Dans chaque bouche âgée je
t'entendais chanter
Et m'étonnai qu'en ville on rie de mon
accent
J'ai senti le mépris de tes sabots
glaiseux
Le poids des rires sur de vieux dos
courbés
La détresse de devoir te renier
Ô toi mon beau Berry
J'ai pesé la honte de ceux qui
parlaient de ta voix
J'ai quelquefois eu honte moi-même
De ta rusticité – vois-tu, il faut
m'en pardonner,
J'étais jeune...je n'avais rien
compris
Comme je regrette la larme qui perlait
à ton œil !
Ô toi, mon beau Berry,
Comme j'ai rêvé, plus tard, de ta
colère !
Comme j'avais envie que tu te relèves
!
Comme j'avais envie que tu te survives
!
J'avais envie qu'on te respecte
J'avais envie que l'on t'estime
Ô vous, gens des villes bien trop
fiers,
Ecoutez-la gémir, ma parlure qu'on
oublie,
Ecoutez-la gronder les drapeaux rouges
des barricades,
Les poings levés des opprimés,
Ma parlure dont on nous a fait honte,
Mon patois qui se meurt, écoutez-le
enfin !
Ecoutez-les gémir,
Ma terre abandonnée à la spéculation
foncière,
Mes paysans ruinés et suicidés,
Ecoutez-la ma terre, ma foi, mon passé
A l 'avenir étréci : qui donc
viendra te relever, Berry ?
Qui donc te rendra ta fierté ?
Je n'ai que quelques mots à t'offrir
en hommage
Je n'ai que mon amour en merci de tes
dons
Berry, ma terre, mon partage,
Toi de qui je naquis et que je porte en
moi,
Je suis fille de tes brumes, de tes
longues rivières
De tes bois qu'on saccage, de tes
terres alanguies
Ô toi, mon beau Berry.
Anne
des Ocreries, 19 février 2013
Zut, comm disparu dans les brumes...
RépondreSupprimerAlors je disais que réaction quasi simultanée de ma douce et de moizette ici, on pouvait, à la lecture de ton texte, se fermer les yeux et intervertir Berri et Québec, du moins sur plusieurs points. Alors tu le dédis en filigrane à plusieurs d'entre-nous et très certainement beaucoup d'autres pris dans la même galère.
Perspicaces, très chers amis.... ;-)
SupprimerTrès juste.
SupprimerAlors, si ça parle à tout le monde, c'est que c'est bon, c'est que j'ai bien sorti de moi ce que je voulais dire.
SupprimerBeau!
RépondreSupprimerMerci Pomme !
SupprimerMon Dieu! Et je ne connais pas le Berry!
RépondreSupprimerPas grave ça, Manouche, y va pas changer de place demain, t'as le temps !
SupprimerSuperbe poème! Ris,Berry,ris, tant que tu auras des enfants aussi fidèles qu'Anne des Ocreries!
RépondreSupprimerBien que ce soit assez "dangereux" ( risquant de déboucher sur ces "nationalismes" de très mauvais aloi), il est bon d'inspirer l'amour du sol natal - sinon, comment saurait-on qui l'on est, ne sachant d'où l'on vient ?
SupprimerA manipuler, toutefois, avec prudence.
Bien entendu, chère Anne!
Supprimeren quelque sorte on pourrait dire qu'il y a Berry en la demeure...
RépondreSupprimer;-)
MOUAHAHAHAHAHA !!!!! :D
Supprimerce que je préfère dans les voyages (celui de l'Amérique m'a bouleversée) c'est le retour au pays ;)) Oui, c'est en le quittant, c'est en le retrouvant, qu'on sait ce qui nous fonde. Quel beau chant d'amour tu lui as écrit, et comme j'aimerais t'entendre nous le dire (un enregistrement sur une vidéo ?..)
RépondreSupprimerMerci, Lucia, mais je ne m'en sens pas capable, en ce moment. :)
Supprimersalut à toi Anne !
RépondreSupprimerbises !!!
Doume
je reviens ....
Bonjour, Doume ! J'espère que tu vas bien !
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