Je marche vite, déjà la rue du lycée, j'entrevois les grilles et la masse grouillante qui tous les matins garnit le ciment du trottoir ; je m'arrête net ; soudain, il m'apparaît avec évidence que, non, je ne veux pas y aller. En moi ça bouillonne de rage, de chagrin, d'angoisse, de nausée. Alors d'un coup, je me détourne et je me barre, je fuis, courant presque, je me jette dans la première rue qui s'ouvre, c'est décidé je me fais la belle, je me casse, je me trisse, je fous le camp. J'ai choisi la tangente comme ligne de fuite, sauf que je ne sais pas où est l'horizon. M'en fiche, je file.
Pas aujourd'hui, la meute de mes semblables, ados post-pubères avec ou sans acné, mal rasés pour faire virils, les garçons en paquet qui pérorent, les minettes maquillées water-proof pour avoir l'air de femmes, guettant si on les regarde, zut, nan ! Saturation, j'ai pas la force aujourd'hui ; je ne me vois pas, là-dedans, me frayant un passage en évitant les coudes, ils ont tous au moins une bonne tête de plus que moi, marre ! Puis après ces couloirs glauques, longs et sonores, carrelés et peints, l'attente avant d'entrer dans la salle, le temps que le prof termine son café et se décide à bouger, puis les heures longues assise à ces tables incommodes, aujourd'hui, non ! non! Et tant pis pour la pluie, après tout j'y peux rien !
Tout de suite, je me sens mieux d'avoir foutu le camp. La meilleure liberté, celle qui a le meilleur goût, c'est celle qu'on vole ! Il a beau pleuvoir "des siaux", la pluie ne me gêne plus de la même façon que tout à l'heure ; tout à l'heure elle était l'ennemie, à présent elle est ma complice, les rues seront vides, et mouillée pour mouillée...je renifle et j'allonge le pas, je veux mettre le plus de distance possible entre moi et le quartier du bahut, je m'applique à éviter les autres qui se hâtent vers leurs cours.
Bon, je suis quand même bien trempée, faudrait songer à trouver une escale - et une où je passerais inaperçue, si possible. Sécher un peu et absorber quelque chose de chaud, dormichonner rêveusement dans la chaleur sonore d'un sympathique "débit de boisson"....Je rallie les alentours d'un des deux autres lycées de la ville, repère le bar attitré de la marmaille locale, et pousse la porte. Les cours vont bientôt commencer, ça se vide, je m'affale sur une banquette de moleskine marron, mon sac à côté de moi, ouf ! ça fait du bien. Je commande un chocolat chaud, je sais qu'à petites gorgées il peut faire un bout de temps, autour on s'acharne fébrilement entre baby-foot et flipper, on voudrait bien finir sa partie avant la reprise, ils sont déjà énervés comme de jeunes roquets mais ça ne me dérange pas. Le bar se vide, moins dix, dans cinq minutes ça sonne, et le calme revient dans ce havre de fortune, pour au moins trois bons quart d'heure. Je soupire d'aise, les mains autour de ma tasse bouillante. Aujourd'hui, je "sèche". Ça me fait bien marrer.
Dans mon sac j'attrape "le" livre du moment, Kandinsky, "Regards sur le passé", je me cale confortablement et je pars, voilà, j'oublie le lycée inhospitalier, les cours sans relief et monotones, mes joyeux contemporains que je préfère de loin - et la longue journée passée dans l'enceinte du lycée, entre les salles de cours, le "foyer" et la salle de perm, n'oublions pas la cantine et sa queue au self, où la vie collective de bétail à formater - et à nourrir - prend toute sa saveur et son relief.
Heureusement que je ne suis plus interne, j'ai bien cru en devenir folle : insomniaque et quasi anorexique, je passais mes nuits recroquevillée sur mon lit, dans cette vaste salle de soixante lits, à écouter dormir les autres filles, le ventre serré d'horreur parce que deux étages et plusieurs verrous me séparaient de l'air nocturne et de ma chère liberté, effarée de me sentir sous clé, et ne mangeais qu'un ou deux pains au chocolat par jour, me rattrapant le week-end chez moi de tout ce qui ne voulait plus passer en semaine ; je n'ai jamais pu supporter la contrainte. L'enfermement m'était devenu une telle horreur qu'il a bien fallu trouver une solution, et le prix à payer de ma semi-liberté (en tant que mineure), c'est ce train que je prend matin et soir, et qui me jette hors du sommeil à l'heure fragile et dure où ont lieu les arrestations policières, au plus fort de la douceur des nuits, dans la sécurité des rêves. Je n'avais pas prévu que ce serait aussi difficile, et je n'ai pas d'autre choix.
Je me demande parfois ce qui m'a pris de choisir cette option dont je ne connaissais que peu de choses, pas franchement claire en débouchés, mais dans le fond j'ai ma réponse : dans ma ville il n'existe qu'un seul lycée d'enseignement général, aux options classiques, et j'y aurais retrouvé toutes les têtes croisées depuis la maternelle, que je voulais fuir à tout prix et que je ne pouvais plus supporter. Marre d'être forcée de côtoyer jour après jour ces êtres avec qui j'avais si peu d'atomes crochus, je voulais du nouveau, j'en ai, en fait je n'ai qu'à m'en prendre à moi même si le remède est pire que le mal ! Au moins, j'ai découvert quelque chose de passionnant, à défaut de gens avec qui réussir à vivre.
Les grandes vitres du bar sont embuées et protectrices, il fait bon devant ma tasse de chocolat, je suis loin dans les mots de l'homme que je lis, il peut pleuvoir désormais, j'ai deux bonnes heures devant moi d'un bonheur sans mélange, doux et suspendu entre deux univers.
La journée a commencé.
lundi 12 octobre 2009
J'aime pas le matin - 2
Anne, octobre 2009
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Ahhhhhhh
RépondreSupprimerà chaque fois la magie opère, on y est dans ton travelling, on les entends ces bruits de baby foot, on l'inspire à pleins poumons l'haleine du chocolat chaud...
je ne savais pas que ça venait de là "sécher les cours"...quand on a pris la pluie pour s'y rendre et que bifurquant on opte pour un dédit de boissons chaudes...un horizon bien raisonnable pour commencer une journée de fuite, de flûte traversière ...
lycéenne, je n'ai jamais eu ce courage de prendre la tangente, de goûter à la liberté volée...
l'internat...c'était le récit de ma mère et de son enfance, les bonnes soeurs, la guerre...
RépondreSupprimerça me semblait terrible!
à ton âge, je ne pouvais même pas imaginer que ça existait encore pour des enfants de notre époque.
se choisir un remède pire que le mal, ça te forge un caractère, ça dis donc!
comme ces échelles qu'on se tresse, pour être à la hauteur de nos rêves et qui parfois collent le vertige...
est ce toute la difficulté de devenir ce que l'on est?
Et alors???
RépondreSupprimerEt après???
Suite SVP
PP
Dom a raison, trois mots seulement et on s'envole dans ton récit. Du grand art.
RépondreSupprimerBises
L'oiseau
La suite SVP....
RépondreSupprimerj'aime vraiment ton coup de plume Anne ! Je suis moi aussi entrée a fond dans tes histoires comme à chaque fois...et(je viens juste de le réaliser) je crois que je me retrouve un peu beaucoup parfois dans ton côté rebelle...bizzz j'attends la suite...
RépondreSupprimerDom : comment répondre à ta question ? peut-être, oui. Devenir est un travail, une peine, une "passion" au sens biblique, sans doute, oui.
RépondreSupprimerOh, tu sais, j'étais (comment ça, je le suis encore ?) assez intraitable, étant jeune ! Et j'avais vite fait de savoir ce dont je ne voulais pas - il est beaucoup plus difficile pour moi de savoir CE QUE JE VEUX VRAIMENT !!!
Pomme : j'en ai fini avec le matin, non ? la suite ? Bon, je vais y penser.....
Bluebird : Merci infiniment, l'Oiseau, je suis très touchée !
JCBiker : hé bé ! ça te plaît alors ? Je vais faire un effort et tenter d'eller jusqu'au soir....
Rénica : Ah ! Je m'en doutais bien, que tu y trouverais ton compte ! Cela ne me surprend pas de toi...! :)
A tous : Bon, d'accord, je vais finir la journée. Essayer, en tout cas.
Oui, mais la journée continue, non?
RépondreSupprimerT'as fait quoi après, retourné au bahut, continué la cavale, passé la journée au bistrot???
Y'a que moi qui ai(t, s, e???met celui qui va le mieux , ce soir je sais plus)le droit de pas finir les histoires...
PP
"qui aie", hihihi....D'ac, Pomme, je vais examiner la question !
RépondreSupprimerExactement le texte qu'il faut, à l'heure qu'il est !
RépondreSupprimerMerci Anne et bravo, à bientôt même heure, même endroit !
Ca me renvoie à ton autre texte : qu'est ce que tu feras quand tu seras grande (si jamais ça arrive un jour!)
RépondreSupprimeret faute de savoir, ma sagesse d'ado c'était de procéder par élimination, de chercher TOUT ce que je ne voudrais jamais faire...( conseil que je donne à mon Nico)
on l'apprend souvent à son coeur défendant, on se défait de ses rêves comme de déguisement de fée
ou de chevalier, pour apprendre à AIMER n'être QUE SOI, il y a peut être là un problème de société, dans l'éducation donnée aux enfants, non?
cette dévalorisation des simples humains que nous sommes
Lulu : Merci ! Dois-je en déduire qu'il pleut des cordes chez toi, ou que tu n'aimes pas non plus le matin ?
RépondreSupprimerDom : Quelqu'un a dit (mais ça y est la mémoire me fait défaut !) quelqu'un a dit :" on ne se déguise jamais qu'en soi-même". Et il avait raison, seulement on met longtemps non pas à se connaître, mais à se re-connaître, car notre reflet est mouvant !
Quelle jolie échappée! Cet enfermement dont tu parles, cette volonté d'y échapper, ça me parle, et d'autant plus que ta plume nous plonge des années en arrière, dans la buée, le cliquetis du baby, la chaleur du chocolat et la peau humide qui savoure ce répit... Je vais faire comme les autres: encore, encore!
RépondreSupprimerje suis d'accord..."on ne se déguise jamais qu'en soi-même"
RépondreSupprimermais cette fée, ce chevalier, d'où sont ils nés?
des contes qui nous tracent les cadres dans lesquels entrer et surtout rester?
des cadeaux non moins innocents offerts par nos parents, qui veulent belles les filles et forts les gars?
Où sont Nos désirs, nos des ires....?
la question de l'identité, encore et toujours,
et de ses étagères.... ; ))
Je trouve qu'il est bien comme ça ce récit suspendu sur la journée qui commence. Anne, tu as l'art de mettre en scène ces sentiments ténus et pourtant si importants puisque ce sont eux qui nous ont fait tel(le)s que nous sommes. Cette journée qui commençait comme les autres, soudain promise à d'autres possibles, ouverte sur la vie, sur les rêves.... c'est toi qui te donne ici ! Bises...
RépondreSupprimerLa Mouette : Merci, merci ! je savoure le compliment, il a son poids ; petite gourmande ! j'ignorais que la journée d'une gamine de 17 ans parfaitement banale pouvait interresser à ce point-là....!
RépondreSupprimerDom : il y a tout ce que les autres nous donnent, pour nous "former" (ça veut bien dire ce que ça veut dire !) - mais il y a la façon dont nous y réagissons, très personnelle ! et ce sont ces interactions organisées en incessants aller-retour qui nous font nous ! notre identité se forge tout au long du parcours, je pense ; nous sommes un devenir, le paradoxe est là ; nous SOMMES un MOUVEMENT.
Carole : Merci, Carole, en effet je trouvais que le matin, arrivé à ce stade, avait atteint son terme ; or, ça réclame ! mais si "suite" il y a, il s'agira du reste, en bribes, et non à proprement parler de la "suite". Sur le matin j'ai dit ce qu'il convenait de dire.
Tu écris bien, Anne. Tu as beaucoup de talent. Continues, on attend la suite... ;-)
RépondreSupprimerBelle fin de soirée à toi. Bisous.
Merci Françoise, je t'embrasse aussi, pour la suite j'entends qu'on en redemande, mais le matin pourtant ne dure qu'un temps...alors ?
RépondreSupprimermoi aussi j'ai fait l'école buissonnière, la première fois j'avais 7 ans... à la montagne, quelle aventure, au lycée aussi, ça m'est arrivé... mais là c'étaient surtout les grèves et les AG qui nous faisaient manquer les cours.
RépondreSupprimerhau Anne, je me suis plongée dans le récit, avec entrelacés, des souvenirs de mes 17 ans! oh, non... pas d'école buissonniére, en fait mon internat au lycée agricole me convenait ( en faisant impasse sur " St Pierre" , celui qui se balade avec son trousseau de clefs...) , j'ai aimé l'ambiance des aprés cours, les soirées à jouer de la gratte et les sorties 2 fois par semaine... "Ton" matin , j'ai du le vivre parfois, différemment, et l'odeur du chocolat chaud, la moiteur du troquet, le baby-foot... oui tout ça me parle!!! Et comme toi, même si j'avais choisi une voie qui me convenait, l'enseignement et tout ça, quoi, n'était pas pour moi.... ma préférence ?! se lever à 4 H pour aller traire les vaches, sortir avant le jour comme si le Premier Jour, et marcher sur les traces des animaux de la nuit, sentir l'odeur de la terre , bref... me lever oui, mais pas dans un lycée...
RépondreSupprimerJe dirai , une suite pourquoi pas ! mais ce récit , finalement, raconte toute une histoire...
bien à toi, des bisous , toksa ake
Lucia : Ah ! tout de même ! quelqu'un d'autre qui "buissonnait" ! pas fréquent, hé ?
RépondreSupprimerDream : nous partageons cet amour de la terre et des bêtes, je vois. Mais jamais je n'ai apprécié le matin, et encore moins les réveils "artificiels", en fait. Et je suis d'accord : pour moi aussi, l'histoire est dite - je crois que ce qu'on me demande, c'est "dautres écrits", plus que "la suite", en fait.
Je suis très ému en lisant ce texte .
RépondreSupprimerJe reconnais tellement l'adolescent que j'étais il y a ....
J'ai été pensionnaire trois années .
Je venais d'un collège où l'enseignement général n'était qu'à vocation mathémathique , scientifique .
Au lycée , n'ayant jamais suivi de cours de latin et de grec, j'ai du m'inscrire dans une section "scientifique " .
Je me sentais un étranger parmi mes camarades de classe et d'internat .
Un étranger ,vraiment .
Ce n'est qu'en terminale , après un premier bac matheux , que j'ai pu choisir "philo ".
Mais là , j'étais encore un marginal car beaucoup plus entier ,plus passionné de littérature que les autres élèves de la classe ..
Je n'ai jamais eu l'occasion de "faire la belle ...".
Ah, Jean, c'est quelque chose qui t'a manqué ! c'est là justement qu'on expérimente cette fameuse liberté, avant même d'avoir l'occasion de refléchir à sa définition.
RépondreSupprimerUne marge, c'est quand même un territoire, à partir duquel il est loisible de repenser le monde. Vis-le comme une chance, même si ce fut inconfortable.
Jolie plume, Anne, je vous en félicite. On est avec vous, dans cet endroit où vous vous chauffez au bord de votre chocolat et dans l'univers de votre livre.
RépondreSupprimerNe vous inquiétez pas : c'est plutôt un avantage de ne pas bien savoir ce qu'on veut; musarder au gré de ses curiosités est une attitude qui peut être féconde...
Bonjour Sophie, bienvenue ! Merci de votre com', vous avez raison : musarder peut être fécond, mais musarder toute une vie ?....
RépondreSupprimerMa foi, étant déjà à la moitié, au mieux, du parcours de ma vie, et ayant musardé en permanence au gré de mes diverses passions, je peux vous assurer qu'on y gagne bien peu de sous, mais qu'on s'y divertit beaucoup... Et lorsqu'on jette de temps à autre un coup d'œil en arrière, on se dit qu'on a vraiment aimé faire tout ce qu'on a fait; c'est déjà pas si mal...
RépondreSupprimerJe crois qu'on se comprend.......:-) !
RépondreSupprimerMoui, je comprends ça aussi...
RépondreSupprimerBises anne, un grand plaisir à te lire!
Amitiés
Blue
Merci Blue, j'espère que tu vas bien, crois-moi le plaisir est largement partagé ! bises amicales.
RépondreSupprimerJe voudrais bien que l'on prenne le chocolat ensemble un de ces matins, lorsque le brouillard monte de la vallée...mais tu résides bien trop loin, c'est ballot...bise ma Anne, bon dimanche...
RépondreSupprimerFastoche Pierrot, un de ces 4 où tu remontes traîner dans le nord, passes par le Centre....Tu feras escale...
RépondreSupprimerJe suis devant mon écran et je bois tes mots et mon café en petites gorgées.de plaisir.La petite Anne au lycée était une jeune fille déjà passionnée et VIVANTE qui se trouvait des oasis de douceur et de rêve; de liberté dans un milieu enfermant...je me retrouve, comme d'autres te l'ont exprimé , dans tes mots
RépondreSupprimerAnne qu'est ce que tu écris bien ..c'est pourquoi je suis encore plus touchée par ce regard sincèrement généreux que tu portes sur les écrits des autres (sans doute parceque tu y vois le fond plus que la forme)
Bises tout plein .Passe une belle journée
Bonne petite pause chocolat derrière les vitres où on se sent à l'abri, en regardant ceux qui prennent un autre chemin.
RépondreSupprimerLe livre crée une autre complicité, plus rassurante, et outre Kandinski, tu aurais pu prendre "laterna magica" de Bergman.
Lyse : Bonjour et merci ! Tu sais mes com' ne sont jamais "forcés", quand je sèche je passe....et souvent je me régale et m'enrichis au gré de mes promenades ! Belle journée à toi aussi.....
RépondreSupprimerRotko : Bonjour et bienvenue ! Je note le Bergman, je ne l'ai pas encore lu ! Merciii..!!
Je remonte dans ch'nord, le grand, au printemps...pour un ou deux mois en Laponie.
RépondreSupprimerAlors, une halte chez toi la sauvageonne, un p'tit chocolat, et des bisous...ben oui alors...bonne journée p'tite Anne, à plus...
En Laponie ! Veiiiiinaaaaaaard ! mais oui, viens prendre un chocolat ! j'te présenterais ma ménagerie....!
RépondreSupprimeroula... j'avais perdu le fil des commentaires !
RépondreSupprimerAnne, je suis du matin et des insomnies, j'aime l'un et l'autre pour le silence qui entoure ces moments, pour les complicités animalières tissées dans ces moments de solitude. Ta banlieue, ton bahut murmurent dans ma maison endormie, mon adolescence enfouie sous un désormais...gros tas de poussière. Même du matin depuis plus d'un demi-siècle, même en pataugas, les chemins m'ont semblé difficiles dans ma banlieue grise.
Bises, il parait qu'il va faire beau aujourd'hui.
Merci Lulu, tu as bien de la chance, ici le ciel est gris....la chance, c'est qu'il fait moins froid. L'ennui, c'est qu'il va pleuvoir, et que scier son bois sous la flotte c'est....pas top !
RépondreSupprimerJe passe te faire un petit coucou, Anne !
RépondreSupprimerTu vas bien ?
A quand la suite ?... ;-)
Passe une belle soirée. Bisous.
Je crois que ce sera une autre histoire, Françoise ! Et je vais...je vais, c'est déjà ça. Passes une bonne soirée aussi, Françoise, bisous et merci !
RépondreSupprimerTa ménagerie ? bon sang, j'arrive, j'ai un fouet, mais je m'en sers jamais, ben non...
RépondreSupprimerce matin, au réveil, pluie sur ma région, m'en fous, je sors pas, je laisse le Nikon au chaud...
j'te bizouille la sauvage, bonne journée à toi, et toute ta couvée, canards, cochons, vaches, etc...
hihi ! Merci Pierrot, bises et bonne journée aussi !
RépondreSupprimersmack !
RépondreSupprimerThanks !
RépondreSupprimerJ'en ai vécu des matins comme çà, plein... Ton texte m'a fait sourire, je me suis revue à 17 ans devant le lycée. Ces matins, comme une évidence, où il est impossible de franchir le pas de la porte.
RépondreSupprimerTu écris vraiment très bien, je suis totalement dans l'histoire surtout que c'est du vécu.
D'ailleurs, cela me déculpabilise un peu car je n'ai jamais été très fière d'avoir sécher des cours.
Ne te sens jamais coupable du plaisir que tu as pu prendre, Marlena ! sinon tu brises tes ailes ! Quand tu as CHOISI d'agir, il est trop tard pour les regrets.
RépondreSupprimerEt pour te répondre : il est jeune, ton blog, et tu en es encore à t'émerveiller d'avoir oser le commencer ! il n'est pas sans attraits, ne te mésestimes pas, au contraire, continues ! écris ce que tu as envie de dire, quitte à faire court, mais oses ! ta voix s'affermira peu à peu, ça va venir, fais toi confiance !
Parce que j'ai découvert ton univers récemment, parce que les textes me plaisent autant que les échanges qu'ils suscitent, j'ai pris la liberté de te citer dans le mien ;-)
RépondreSupprimerAvec cette écriture, au début de ma lecture, j'ai cru que c'était une prof qui écrivait. Je me suis ensuite dit qu'elle jouait à l'ado et, comme un stylo plume mal bouché,l'encre frâiche mais déjà usée s'est jetée à mon esprit.
RépondreSupprimerContinuez et merci ! :)
Odile : Merci beaucoup, Odile ! Je ne passe qu'épisodiquement chez toi parce que le temps me manque, et que j'y passerait facilement la journée, mais ne crois pas que je trouve ton "chez toi" sans intérêt, loin de là ! Je suis très touchée, et je te remercie beaucoup !
RépondreSupprimerHortensia : Bonjour et bienvenue ! Non, je ne suis ni ado, ni enseignante, juste une future-ex-paysanne en cessation d'activité, diplômée "a minima",et qui s'éclate avec ses mots ! Et j'ai bien l'intention de continur, oui, merci !
Eh bien on va attendre la suite, alors, Anne. Ne t'inquiète pas, je sais bien que le monde des blogs est un vaste monde dans lequel on aurait vite fait de se perdre... tant il y a à découvrir.
RépondreSupprimerA bientôt.
Très belle échappée : déjà par les mots, vous vous et vous nous libérez... Un jour, vous n'aurez même plus besoin de chocolat pour vous affranchir de tout cela ! Votre coeur est bien vivant et plus libre que vous n'imaginez.
RépondreSupprimerMerci, Frank, bonsoir et bienvenue !
RépondreSupprimerOh, pour ce qui est de mon coeur, sa liberté était déjà une intuition, quasi une certitude ; ce qui étouffe, c'est de devoir le maintenir dans un monde que d'autres ont construit sur le mode de l'enfermement...!
Anne, tu m'as fait revenir en arrière à l'époque des culottes courtes ! Je fis fugue moi aussi. On m'avait mis dans un séminaire (fallait être mal pris!). J'avais peut-être 12 ans. On en avait marre, moi petit copain et moi.
RépondreSupprimerSur l'heure du midi, vers la fin de la récréation, on a filé vers le mur menant à la liberté.
On a fait semblant de rien avec une centaine de pas tremblottants, puis on a couru vers l'autobus. "Votre billet ?" "Pas de billet monsieur, on va chez nos parents." Un brin menteur, il n'en a rien cru.
Arrivés à Montréal c'était le soir, chez mon ami. Liberté mon oeil, on a eu toute une semonce ! Le papa a appelé mon papa qui est venu en pleine soirée nous reconduire au séminaire.
Je ne sais pas si c'est cela qui m'a fait perdre la vocation mais le goût des fugues, oui.
Aujourd'hui, la plume est mon cheval de bataille: avec lui, aucune frontière.
C'était là ma liasse de billets Anne. Bonsoir.
Hihihihi ! Bravo, Karl ! Pour ma part, c'est à 5 ans que j'ai fugué de l'école maternelle (tu dirais le jardin d'enfants, je pense ?), et je te comprends, ô combien ! On n'a point idée d'enfermer des petits garçons derrière de si grands murs ?!
RépondreSupprimerMa foi, une plume, c'est pas mal pour l'évasion, oui. Bonsoir Karl, continues !
Coucou Anne, merdi de ton commentaire sous mes photos de SF, pas de monde, ben oui, mais un peu plus dans d'autres quartiers hou la la...
RépondreSupprimergrand brouillard sur mon sud ouest, beurk...
pense à reculer ton réveil cette nuit...j'te bise, bonne journée...
BOnjour le matin moi non plus ce n'est pas ma tasse de thé mais tu vois ce jour oui, car je me leve à l'instant. Bon samedi
RépondreSupprimerBonjour France ! Le meilleur matin, c'est celui où le réveil ne sonne pas ! :) ! Bon samedi aussi.
RépondreSupprimer"ce qui étouffe, c'est de devoir le maintenir dans un monde que d'autres ont construit sur le mode de l'enfermement...!" dites-vous (2:23). Cela étouffe, oui, mais ça oblige aussi à chercher le meilleur au fond de soi : je suis convaincu qu'en avançant loin et longtemps sur cette voie, on ne trouve pas seulement de l'oxygène pour soi, mais qu'on devient un réel facteur de changement dans le monde lui-même ! Bon soleil... (au-delà des nuages ;-)
RépondreSupprimerOui Frank, j'en suis aussi persuadée. Bon soleil à vous aussi !
RépondreSupprimerspécial Pierrot : j'ai bien reculé mes pendules, merci ! excuses moi, j'étais si malade hier que j'ai zappé ma réponse à ton com' en étant persuadée de l'avoir mise ! bises et bon dimanche !!
RépondreSupprimerCoucou Anne, dans la semaine, je vis publier de bien jolies sirènes qui font bronzette sur un paquebot, tu verras, mais c'est aussi pour moi l'occasion de les présenter sous une autre forme, c'est pas mal du tout, hi hi...
RépondreSupprimerbise à toi, plein soleil sur mon sud oueqst, yes !
WaoAAAAAAAAAAAAAA 61 com !!!!!
RépondreSupprimerça me laisse sans voix!
c'est bien là tout le charme de ta plume:
RépondreSupprimernon seulemnt on se passionne pour tes mots mais on suit avidement les réactions qu'ils engendrent...
si c'est pas la classe, ça!
Bises
Pierrot : grand soleil aussi chez moi, merci de passer, bisous !
RépondreSupprimerDom : aaatteeeeeends ! divise par deux, les coms, y a mes réponses avec ! mais c'est ça qui me plaît, que ça papote et que ça discute, que ce soit un lieu convivial et VIVANT !
P'tit coucou matinal à la sauvageonne, qui doit encore roupiller à c'heure...pas grave, je pose les croissants sur la table de la cuisine, et j'me sauve...
RépondreSupprimerps : j'ai nourri le poisson rouge...
Merchi pour les croissants Pierrot, voui, chuis pas une lève-tôt moi ! Il est content le poisson, on le sens tout guilleret !
RépondreSupprimerBises, hihihihi !
tu nous fais aimer tes matins "que tu n'aimais pas"...comme quoi de mauvais souvenirs vécus seuls peuvent être de beaux cadeaux à partager... comme plusieurs personnes moi aussi je veux la suite, même si je l'imagine un peu, en puzzle des longs moments partagés ensembles,qu'est-ce que je suis fier de te connaitre, bisous
RépondreSupprimerMerci mon Manu, la réciproque est vraie sais-tu ? Depuis déjà tant d'années....notre amitié a quasiment le même âge que mon couple, pas besoin d'autre mesure pour juger de sa valeur...
RépondreSupprimerJe t'embrasse, merci de tes mots si chauds si bons...!