jeudi 25 juin 2009

La genèse de Bernard



D'où vient ce qu'on écrit ? Vers quelles racines plonge-t-on parfois, dans quels marigots allons-nous fouiller tout ce qui vient au jour ? Je me souviens de la phrase du poète : "j'ai pris ta boue et j'en ai fait de l'or" - c'est peut-être cela...
Bernard est né d'abord de trois expériences fondatrices, il y a (déjà) longtemps, trois faits qui ont alimenté ma pensée, m'ont orientée vers ce que je suis, ont agi comme des piliers fondateurs, tant leur empreinte a été forte ; ils auraient pu me détruire, du reste ils l'ont fait un temps.
Mais je me suis relevée, j'ai usé leur venin tant je les ai triturés, remâchés, malaxés : aujourd'hui ils ne sont plus que des souvenirs, seulement de simples souvenirs. Force m'est de constater qu'ils m'ont autant servis qu'ils m'ont nui :

Le salaud

1974, j'ai huit ans.
Le mercredi, j'accompagne ma mère à son travail parce que je suis encore trop petite pour rester à la maison.
Elle fait des ménages ma mère, chez les gens qui ont des sous. Chez nous y a rien de trop, ça aide. Elle va dans plusieurs maisons, le mercredi c'est chez des commerçants prospères. La dame prend le thé le soir à cinq heures et joue au bridge avec ses amies. Elle ne travaille pas.
Elle est belle, elle sent bon, elle a de jolis vêtements, c'est une femme.
Ma mère frotte les parquets, elle sue, elle a une blouse, c'est la bonne.
Le monsieur travaille dans le magasin, au rez-de-chaussée, dans son bureau. Moi, je me mets dans un coin avec un livre et je ne bouge plus. J'attends.
Ce jour là la dame est sortie, ma mère doit préparer le salon. Elle a trop de travail pour jeter un œil sur moi de temps en temps, alors le monsieur propose de me garder avec lui dans son bureau, "je suis une petite fille sage".
Ma mère me dit d'être obéissante, de bien écouter le monsieur, de bien faire ce qu'on me dit. Je promet. Elle sort, peu de temps après l'aspirateur se met en route, au dessus.
Le monsieur me parle gentiment, ah, j'aime les livres, je veux regarder celui qui est sur son bureau ? il me prend sur ses genoux. Oui, le livre a de belles images, je tourne les pages, on voit bien que c'est un livre qui coûte cher.
Je sens la main du monsieur glisser sur ma cuisse vers le haut, sous ma jupe ; il fait glisser ma culotte ; je le regarde, étonnée et un peu estomaquée. Ben ? ça se fait pas ?
Il me dit d'être bien sage, je n'aimerais pas faire de la peine à ma maman ? je ne voudrais pas qu'elle n'ait plus de travail ? Je sais que je coûte de l'argent pour m'élever.
Oui, je serais sage.
Alors je sens les doigts du monsieur, là.
L'aspirateur ronronne à l'étage du dessus. C'est ma mère qui travaille à la place de sa femme, parce que eux ont "de quoi" et pas nous.
Je regarde fixement devant moi, écartelée entre le bruit de l'aspirateur et les doigts du monsieur.
J'attends. J'attends la fin.
Le monsieur a posé ma main sur quelque chose de chaud, de vivant et de dur, qui palpite.
Je ne regarde pas.
J'attends.
Plus tard, il dira à ma mère que j'ai été très sage, elle sera fière de moi, j'aurais des bonbons.
Je ne dis rien. Mais je dis que je suis trop grande pour la suivre le mercredi, que j'aime mieux jouer à la maison.
Alors la voisine viendra dans l'après-midi voir si tout se passe bien, et je reste.
Je ne retournerais jamais "là-bas
".


Le truand

1981, j'ai quinze ans.
J'aime bien quand mon grand frère n'emmène avec lui le soir en cachette de mes parents ; on "fait le mur" ; il dit qu'il faut que je vive un peu, qu'on étouffe entre ces deux vieux, qu'ils sont "out". Je ne sais pas si c'est vrai, mais c'est plus amusant de sortir avec lui qu'avec eux.
Avec eux on va dans la famille, ou à l'église, ou au cimetière. En vacances on va dans les musées, ça au moins j'aime bien.
Avec mon frère, on va dans les bars et dans "les baloches", où il y a ses copains ; tout le monde est gentil avec moi, parce que je suis sa sœur, et que lui, personne ne l'embête. Il a des poings solides. La musique joue fort, les gens boivent et dansent, il y a beaucoup de fumée. L'odeur des joints de mélange à celle du tabac, une fois dans les toilettes j'ai vu un garçon, une seringue à la main, hagard.
Parfois les garçons se battent. Ça part vite, alors j'ai la consigne de rester au bar avec mon orangina, au bout. Quand ça pète je dois me réfugier sous le comptoir. Le barman veut bien. Les lames des couteaux brillent dans les néons. Jamais longtemps, jamais vraiment au sang. Ça gueule plus que ça cogne, on intervient, souvent ça se termine dehors, aux poings, au milieu d'un cercle de cris. Moi, je regarde et j'écoute.
J'intéresse un homme. Il a l'âge de mon frère, peut-être plus. Il flirte avec moi, gentiment. Mon frère lui a parlé, lui a dit de "pas déconner", que je suis mineure, et l'autre a dit ok. Ils boivent ensembles, et je deviens sa copine. Il vient me chercher au collège, à la sortie, avec sa voiture. Lui, c'est un vrai homme, avec des tatouages partout. Les autres filles regardent en coulisse, impressionnées.
Un soir je veux mettre une cassette dans l'auto-radio, elles sont dans le coffre. Avant qu'il dise un mot j'ai déjà ouvert le coffre et je fouille.
Sous une couverture qui les cache, des armes. Des grosses.
Je referme le coffre ; j'ai compris que c'est un gangster ; alors, il me raconte. Le trafic. J'entends des noms : Baader, Allemagne, Brigades Rouges, Italie, Espagne, Corse ; la prison, il en sort. Sept ans d'un coup, fermes. Pour ça. A mon "pourquoi" il n'aura pas de réponse. Pourquoi ? pourquoi cette voie ? pour la politique...contre la société...parce que pour lui vivre c'est ça, cette clandestinité, ce danger, le risque, le frisson de la peur.
Il ne reste pas longtemps dans le coin. Un jour il me dit adieu, il doit livrer en Espagne, maintenant il sait où, il part. Il me quitte parce qu'on entraîne pas une gamine de quinze ans dans des trucs pareils, "toi tu as un avenir", me dit-il. Et puis, pas d'emmerdes avec une mineure.
Nous n'avons jamais fait l'amour, pour lui on ne "touche" pas une fille aussi jeune, il avait donné sa parole.
Je n'ai pas de chagrin, pas vraiment. Beaucoup plus de questions.
A quinze ans, mon petit ami était un trafiquant d'armes.

Le terroriste

1986, j'ai vingt ans.
J'ai quitté l'école sans le BAC, lassée, et par défi : pour faire chier ceux qui me harcelaient avec ça, révolte puérile d'une volonté qui ne sait pas encore trop bien contre quoi elle s'opposera, mais qui cherche bataille. Ne sachant trop quoi faire de moi (c'est une constante chez moi), j'ai intégré, à Bourges, une formation rémunérée (très chichement) de préparation aux concours administratifs. Je n'ai rien, ni pour, ni contre, c'est seulement pour faire quelque chose. Je prends le train, matin et soir, Vierzon-Bourges, Bourges-Vierzon. Micheline le matin, Corail le soir - ça fait presque dicton, j'en souris. Trente kilomètres de ville à ville, ce n'est pas long, ça se fait vite.
Donc je prends le train à Bourges, un soir de mes vingt ans, pour rentrer chez moi. Il n'est pas bondé, j'ai un compartiment pour moi seule. Je ferme la porte et m'assied près de la fenêtre, dans le sens de la marche. Seule. Quelle veine. Je vais être tranquille, y a de la place dans le train. Soudain la porte s'ouvre, brutalement. On entre. Merde, peut pas se foutre ailleurs celui-là ?
"Celui-là", je lui jette un coup d'œil. Tout habillé de kaki, une sorte d'uniforme. Un bidasse ? je ne suis pas versée dans la chose militaire, ses vêtements ne m'apprennent rien. Veste et pantalon de treillis, des grosses chaussures noires montantes aux pieds, une sorte de casquette, le tout kaki - qu'est-ce que c'est que ça encore ? S'il vient me faire chier je me barre. Il a juste un sac de supermarché à la main, blanc, opaque, sans rien de marqué dessus ; un homme en kaki, avec ce sac blanc qui contient quelque chose. Il ferme la porte et vient s'asseoir en face de moi. Je regarde dehors obstinément, mais je sens son regard sur moi, sous les paupières mi-closes. Dehors, sifflet. Le train s'ébranle, c'est parti. Qu'est-ce que je fais, je me barre ? En vision latérale je le vois qui trifouille dans son sac en plastique. Il parle, soudain, d'une voix brève et rauque, dans une langue que j'entends pour la première fois, et que je n'identifie pas. D'où sort-il ? Un militaire étranger, sans bagages ?
Je tourne la tête vers lui. Je croise son regard. Je n'ai encore jamais vu cela. Le blanc de ses yeux est entièrement strié de rouge, des tas de petites veines rouges qui entourent un iris si noir qu'on ne distingue même plus la pupille. Ses yeux seraient beaux sans tout ce sang qui les strie. Il a les traits tirés, fatigués.
Vers mon ventre est braquée la gueule noire et froide d'une arme.
Je ne réalise pas tout de suite. Je regarde. Je n'ai même pas peur, elle ne viendra qu'après, la peur, bien après. Je reste calme, silencieuse, et je regarde. Est-ce que c'est ça qui m'a sauvé la vie ? Je cherche des yeux le signal d'alarme, réflexe ; son regard suit le mien, il sourit en disant quelque chose, mais je ne comprends pas. Le signal d'alarme est au-dessus de la porte, loin ; si je me lève il peut paniquer et tirer, alors je ne bouge pas. Je me demande s'il va tirer ; je me demande si j'aurais mal. Je me dis que je vais mourir. Heureusement, ça ira vite, il est si près de moi.
J'ai vingt ans, et le canon d'un flingue sur le ventre ; l'homme sourit, ses yeux injectés de sang, fatigués, fiévreux, fixés sur moi ; d'une main il fouille dans sa poche, me tend une carte d'identité, que je prends et que je lis. Un nom très long qui finit par "erry", "arry", je ne sais plus. Dans sa bouche j'entends le mot "ETA", et je comprends. Il est Basque. C'est un de ces guerriers de l'ombre qui se battent pour une terre.
Je ne parle ni le basque ni l'espagnol, alors j'essaie le latin, pour voir. Il reconnaît la langue, et déclame quelque chose, on dirait un poème. Je mets un moment à comprendre qu'il me récite le Pater, dans les trois langues. J'hallucine. J'ai vingt ans, je suis dans un train en plein milieu du Berry, le canon d'un flingue sur le ventre, et un type de l'ETA me récite des prières. Même dans un film on trouverait ça tordu. Pourtant, je suis en train de le vivre.
La situation est tellement irréelle que c'est comme si j'étais dédoublée de moi. Une partie est figée dans l'attente du coup de feu qui va me tuer ; l'autre discute paisiblement avec un terroriste - enfin, essaie. J'ai envie de lui poser des tas de questions, de tout savoir de lui. D'où vient qu'il a pris ce chemin ? Pour la première fois, je me pose la question des colonisations. La France a-t-elle bien rendu chaque terre à son peuple ? Je pense à la Corse, à la Bretagne,à la Nouvelle-Calédonie. Aux Antilles. A tous ces "ailleurs" lointains. C'est vraiment à nous, ces terres-là ? Je ne sais pas, je n'en sais rien ; c'est bien la première fois que le sujet m'effleure - avec de l'acier froid.
Bon, comment je me sors de là, moi ? J'ai vingt ans, je viens de me transformer en pute instantanément, par le biais d'un flingue inopiné ; je me dit que s'il veut me baiser je me laisse faire, ça sera de la douleur en moins ; ça se lave ; et quand un mec est vidé c'est fini non ?
Il ne me baisera pas ; plus tard j'apprendrais que les militants ne font pas n'importe quoi n'importe comment, niquer ça coupe les jambes, or il est en fuite ; plus tard je comprendrais qu'au besoin j'aurais pu servir d'otage.
Son sourire m'encourage, en bonne garce je le drague plus ou moins - sauver ma peau ?
Je lui souris, je m'extasie, ah ! ETA ! révolution ! Che Guevara ! Il s'anime, parle à une vitesse folle en souriant, je suppose qu'il me raconte "son" combat, "sa" révolution, l'espoir pour son peuple de "récupérer" sa terre...
Je montre son arme du doigt, le pouce de l'autre main levé. Il me la tends pour que je la regarde, je n'en reviens pas ! Avant, il pousse un petit truc sur le côté - un cran de sécurité ? oui, il m'explique, par geste. L'arme est dans ma main. Noire, froide. Lourde. Pendant tout le trajet, cette arme fera des aller-retours de lui à moi ; je mets le cran de sécurité, qu'il enlève à chaque retour de l'arme dans sa main ; sa vigilance ne faillira pas une minute. Dans le couloir un contrôleur passe, jette un regard distrait dans le compartiment. La cinquantaine, ventru, rougeaud. Qu'a-t-il pu penser en voyant une jeune fille et un homme en kaki, un pétard dans les mains ? Je montre le sac en plastique, essaie de lui faire comprendre qu'il doit cacher le flingue ; finalement il le rangera, à quelques minutes de l'arrivée.
Le train entre en gare, je me lève. Je dessine une bague autour de mon doigt avec ceux de l'autre main, je lui dit que j'arrive, qu'on m'attend ; soit il est crevé soit je ne sais pas quoi, il opine, parle, parle encore, à tout vitesse, de sa voix rauque, dans cette langue basque que j'entends pour la première fois.
Et je sors ; incroyable, je sors ; il me salue de la main, souriant, j'en fait autant, et je sors.
Et il me laisse aller. Je ne saurais jamais pourquoi.
Je descends du train, je suis les gens, je sors de la gare, dans un état second. Je ne reconnais plus rien de ma ville, où pourtant j'ai vécu vingt ans. Désorientée, il me faut un moment pour retrouver mon chemin, descendre la grande-rue. Je me dis que j'aurais dû, que j'aurais pu mourir, là, à vingt ans. Je m'arrête au croisement du commissariat ; je ne sais pas ce que je dois faire, le dire ou pas ? Je ne sais pas, parce que je ne sais pas si son combat est bien ou non, si mon pays est ou non dans son tort. Je reste là longtemps. Je ne sais pas. Pas quoi faire. J'ai du mal déjà à retrouver les deux morceaux de moi qui se sont séparés pendant cette demi-heure de train où j'ai cru que j'allais mourir.
Alors je rentre chez moi. Là aussi, je me tairais.
Je me souviens juste du froid de l'acier dans ma main, du regard injecté de sang de cet homme.
De la gueule noire de son flingue en face de mes vingt ans.

"Bernard" est né de ces expériences-là. Dans ma vie, j'ai rencontré trois fois au moins ce qu'il est convenu d'appeler "le Mal", incarné dans un homme. Celui qui m'a détruit le plus, qui m'a souillé le plus, n'a jamais eu de casier judiciaire. Dans notre ville c'était un notable, on l'appelait "Monsieur". Les autres... j'ai pensé, plus tard, aux victimes qu'ils ont pu faire, au sang qui a pu couler à cause d'eux. Aujourd'hui, je ne côtoie plus ce monde-là, aujourd'hui je pousserais la porte du commissariat. J'ai fait mes choix.

Mais je sais que ce n'étaient que des hommes. Pauvres types égarés ou héros magnifiques, ça dépend du point de vue : mais des hommes, capables de sourire, capables de respect, capables de bonté ; ils avaient les deux visages de Janus. Je viens d'un milieu assez prolétaire, où l'on peine. Où il faut sans cesse compter et recompter, et plus souvent apprendre à renoncer qu'autre chose. Mais des gens droits, qui n'ont jamais chuté.
La tentation du "Mal" se présente souvent aux jeunes de mon milieu, aux abords de l'adolescence ; j'aurais pu basculer, j'ai longé l'abîme et regardé dedans. Fascination... Quelle voix, en moi, quelle innocence, m'a épargné la chute ? Je ne suis pas tombée, je n'ai pas fait "le Mal", jamais la police ne m'a vu dans ses locaux. Hasard ? Destin ? J'ai côtoyé des fauves en y laissant peu de plumes, mieux : les fauves eux-mêmes m'ont écartée du bord ! "toi, tu as un avenir"....Ils ont cru en moi plus que moi. Sacré coup de pot, il s'en est fallu de peu...
Mais désormais je savais qu'il y a "l'autre côté", le pendant des gens "bien", et j'avais des tonnes de questions ; j'ai lu tout ce que j'ai pu trouver là-dessus, au fil des ans, et je me suis aperçue qu'on prenait drôlement le problème à l'envers. Jamais la souffrance et la cruauté n'ont réparé personne. Je n'ai pas envie de les côtoyer de nouveau, tous les "Bernard". Il y faut plus de forces que je ne m'en sens, je ne serais pas un "David".
Mais je n'admet pas qu'on nous leurre en nous faisant croire qu'on s'en occupe bien, quand je vois ce qu'on en fait, le peu d'humanité qu'on leur octroie, la vie qu'on leur fait mener. Alors, un jour, l'histoire s'est écrite. Vous venez de la lire.

Bernard, dans l'histoire c'est un brave type surtout paumé, qui n'avait pas pris le "bon" virage ; y en a plein des comme lui, y a aussi de vraies pourritures, il ne faut pas s'y tromper, et ma compassion va d'abord aux victimes. Mais celles-ci, tout le monde s'en occupe. Les autres...eh bien, regardez ce qu'on en fait, et dites-moi si c'est comme ça qu'on va récupérer des citoyens, ramener ces gars au milieu d'entre nous, là où est leur place, quand même, puisque ce sont des hommes, aussi ?

Un salaud, un truand et un terroriste m'ont donné le pire et le meilleur ; je ne sais pas quelles forces je suis allée chercher pour y survivre, mais c'est fait. Ne pleurez pas sur mon passé, ça n'en vaut vraiment plus la peine. Regardez juste le monde où nous vivons. Il est ce que nous en faisons.

Il ne tiendra qu'à nous de le faire différent.

15 commentaires:

  1. L'histoire de Bernard m'a juqu'à présent beaucoup intéressé, mais je dois dire que là, tu m'as scotché car outre le style, qui est d'excellente qualité, on sent poindre la sincérité, la justesse du récit.
    Bravo !

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  2. Merci, Jorge, merci beaucoup. A présent tu sais de quel vécu je tiens cette expérience, et comment j'ai pu raconter Bernard. Tu connais le proverbe " ce qui ne me tue pas me rend plus fort"....

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  3. "Anne ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir" Pourquoi je pense à Barbe Bleue tout à coup. Parce que c'est de cela dont il s'agit : la brutalité sans nom, la barbarie ordinaire dont nombre de femmes sont trop souvent les victimes silencieuses. Comment s'en sortir ? En tissant des liens, en tressant les mots pour le dire... Oui Anne, ma soeur Anne, le regard tendu à l'horizon, pour voir arrivée les secours, la médiation, l'avenir différent.... Merci

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  4. Pas de quoi, Carole ; nous croisons les Ogres, mais il FAUT que le bien triomphe, à la fin de l'histoire. Alors nous écrivons l'histoire...

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  5. Comme pour beaucoup de sujets, on parle trop souvent de ce que l'on ne connait pas. Des gens font des lois sur des sujets, dont ils n'ont que rarement vu la réalité. L'histoire de Bernard était si réelle, que cette génèse ne me surprend pas, il faut s'approcher pour savoir un peu. Merci pour tout Anne, je t'embrasse, si je peux me permettre, je me permets d'ailleurs, c'est fait.

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  6. merci kat, je t'embrasse aussi ! oui, ces crétins de poli-tocards se demandent juste ce qu'il faut faire DE ces gens, au lieu de se demander ce qu'on pourrait faire POUR ces gens ; tout est là.

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  7. j'ai été émue Anne de lire ton dernier post, de la distance que tu as su prendre à bon escient, des ressources que tu as su trouver en toi...Tous nous avons "nos valises" à porter plus ou moins pleines et je suis d'accord avec toi notre vie est ce qu'on en fait ! Et si tu nous racontais aussi tes jolies rencontres un de ces jours... bizz à une femme forte qui porte de belles valeurs...

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  8. Merci, Rénica ! elles viendront, les belles recontres, au fil des histoires...
    Car il y a tout le reste à côté de "cela" !

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  9. Chapeau bas, madame Anne,
    j'ai eu le coeur tendu, sous presse, tout le long de ce récit.
    la plume te nourrit elle?
    au sens propre (c'est à dire sale, pécunier) car je me doute qu'elle le fait au figuré;
    j'aime beaucoup ton souffle, la simplicité des traits qui font mouche comme au fleuret;
    des images fulgurantes,
    et puis cette belle humanité tienne dans laquelle tu trempes ta penne...
    j'aime beaucoup te lire
    alors j'espère à bientôt,
    et merci pour ta visite

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  10. Merci beaucoup Dom, d'avoir pris la peine de me lire. Matériellement parlant, je suis une tanche absolue - je n'ai jamais tiré trois sous de moi. Mais j'ai bien du plaisir à écrire - quand j'ai un sujet.
    Au plaisir de se relire !

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  11. J'ai lu plusieurs fois , émue par ces trois textes ..je sais à présent d'où vient cette belle humanité (douloureuse) du personnage ...
    Depuis le début j'ai aimé te lire ..à cause de la qualité de ton style ..simple et efficace

    Finalement, à l'image de Bernard,les prisons "reelles" ...ou que l'on se crée.... peuvent être un refuge aux violences subies .en tout cas c'est une tentation de repli

    Je te fais un gros bisou Anne (sincère)

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  12. Merci, Lyse ! ou, le repli est une tentation ; il est normal d'ycéder le temps de souffler, mais on ne dois jamais s'y attarder....sous peine de s'emmurer soi-même !

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  13. Bonsoir Anne,
    Je viens enfin de prendre le temps de lire l'histoire de Bernard, et la genèse de Bernard. Je dis bien, j'ai pris le temps, car je ne voulais pas survoler cette histoire, et j'ai eu raison de le faire. Je l'ai lue attentivement, et je te dis bravo pour ton écriture, et bravo pour le sens porteur de ton texte, sens porteur dû à ton vécu et à ta révolte.
    Merci à toi pour ce récit et pour ce que tu es, tout simplement.
    Amitié sincère.

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allez, dites-moi tout !